"Il a raison, la justice est trop longue": Dupond-Moretti rejoint Darmanin sur les délais des tribunaux
Celui qui a été ministre de la Justice entre 2020 et 2024 a défendu son bilan et souligné avoir mis en place plusieurs mesures afin de désengorger les juridictions.
"Rien ne fonctionne correctement." Invité le 6 janvier dernier sur RTL, le nouveau garde des Sceaux Gérald Darmanin a jeté un regard critique sur le fonctionnement de son ministère en matière de lutte contre le narcotrafic et la longueur des procédures liées à ces affaires. "Rien ne va dans le ministère qui m’appartient sur la question de la drogue", avait-il encore lancé.
Mardi 14 janvier au même micro, son prédécesseur à l'hôtel de Bourvallais, Éric Dupond-Moretti, qui a occupé cette fonction de 2020 à 2024, a qualifié cette sortie "un peu excessive", tout en assurant "bien s'entendre" avec Gérald Darmanin.
"Sur la lenteur de la justice, il a raison, la justice est trop longue. Je l'ai dit le premier jour de mon arrivée", abonde toutefois celui qui fera son retour au théâtre à partir de février.
"Le budget a augmenté de 40% quand j’étais là"
Puis, Éric Dupond-Moretti a listé les avancées qu'il a mises en place lors de son passage au ministère de la Justice afin de fluidifier la justice.
"En matière civile, j'ai mis en place l'amiable. Un procès jugé grâce à l'amiable, c'est quatre mois au lieu de quatre ans, c'est un vrai progrès. On a embauché comme jamais quand j’étais garde des Sceaux, on a envoyé des personnels dans toutes les juridictions du pays. Les dossiers en attente ont diminué", défend-il.
Et l'ancien garde des Sceaux de poursuivre: "c'est d'abord une question de moyens, et le budget a augmenté de 40% quand j'étais là, et de 60% depuis qu'Emmanuel Macron est président. Si le garde des Sceaux arrivait et disait que tout va bien, on n'aurait pas besoin de garde des Sceaux", termine-t-il.
Lutte accrue contre le narcotrafic
Dans sa volonté appuyée de lutte contre le trafic de drogue, Gérald Darmanin avait annoncé le 12 juillet vouloir "isoler dans une prison les 100 plus gros narcotrafiquants incarcérés en France". Le nouveau ministre de la Justice souhaite réaliser ce projet avant l'été.
"Nous allons prendre une prison française, on va la vider des personnes qui y sont et on les y mettra, puisqu'on l'aura totalement isolée, totalement sécurisée avec des agents pénitentiaires particulièrement formés, anonymisés", avait-il précisé.
L'objectif pour le ministre est de "montrer que quand on est en prison et qu'on est un grand narcotrafiquant, on ne peut pas téléphoner et on ne peut pas avoir une vie agréable".
Pour cela, le ministère de la Justice indique à BFMTV qu'il y aura par exemple, un système de brouillage qui empêchera les détenus de communiquer entre eux, des fouilles régulières ou encore de la lutte anti-drones autour de la prison.