Rafle du 6 avril 1944 par les nazis : le tragique destin des enfants juifs d'Izieu
Le sourire de Marcel Bulka est franc, à la différence de celui de son frère Albert, surnommé "Coco", qui est plus timide. Peut-être que le garçonnet de 4 ans a moins l’habitude de prendre la pose que son aîné, âgé lui de 13 ans. Une autre photo montre la petite Mina Aronowicz dont le sourire est lui désarmant d’innocence. Sur chacun des portraits posés sobrement dans les chambres de la maison d’Izieu, une inscription indique la date de naissance et celle du décès : "Auschwitz-Birkenau, 16 avril 1944". Dix jours plus tôt, Mina, Coco, Marcel et les 41 autres pupilles sont en train de prendre leur petit-déjeuner sous le regard de 7 encadrants quand, sur ordre de Klaus Barbie, chef de la gestapo à Lyon, des soldats les arrêtent. Seul Léon Reifman, un des adultes, parvient à fuir en se jetant d’une fenêtre. "Ils n’ont pas dû entendre les camions monter le chemin", suppose Dominique Vidaud, le directeur du musée-mémorial d’Izieu, dans la pièce qui, 80 ans après ces terribles faits, porte encore, avec les dessins collés au mur, le souvenir des ces enfants morts à Auschwitz.
Parmi les encadrants arrêtés le 6 avril figure Miron Zlatin, qui sera fusillé. C’est grâce à cet ingénieur-agronome né au début du siècle en Russie et à son épouse, Sabine, native de Pologne, que la colonie d’Izieu a pu être, avant cette issue tragique, ce havre de paix et de protection dans une Europe sombrant dans la barbarie. Avant de s'installer dans cette belle bâtisse de maître, le couple Zlatin vivait dans (...)
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