Raffarin, Villepin, Cazeneuve… Qui sont les anciens Premiers ministres qui coûtent le plus cher ?

Voitures, chauffeur, secrétaire personnel… En France, chaque ancien Premier ministre a le droit à des avantages à vie. Mais en 2023, leurs dépenses ont augmenté de 11 %.

Derrière Bernard Cazeneuve et Dominique de Villepin, Jean-Pierre Raffarin est l’un des anciens Premiers ministres qui coûtent le plus cher aux contribuables (image d’illustration : R. A. Brooks / AFP)
Derrière Bernard Cazeneuve et Dominique de Villepin, Jean-Pierre Raffarin est l’un des anciens Premiers ministres qui coûtent le plus cher aux contribuables (image d’illustration : R. A. Brooks / AFP)

Le train de vie des anciens Premiers ministres est de plus en plus coûteux. À l’heure où Michel Barnier tente par tous les moyens de faire adopter son budget, et où l’État prend des mesures économiques impopulaires, le nouveau rapport de l’Assemblée nationale dérange. Celle-ci s’apprête à publier les dépenses des anciens Premiers ministres et présidents de la République en 2023, ces sommes qui leur sont allouées en fin de mandat et à vie.

En partie déjà publié par Le Figaro et le JDD, le rapport dévoile qui sont les cigales et qui sont les fourmis parmi les anciens locataires de Matignon. Marie-Christine Dalloz, rapporteure spéciale à la commission des finances de l’Assemblée, qui a eu accès aux chiffres, demande « davantage de mesure dans leurs dépenses » aux anciens élus, « par souci d’exemplarité au regard de la situation financière de la France ».

La note est salée. Et pourtant, elle ne donne pour l’instant que les dépenses de onze anciens Premiers ministres, allant d’Édith Cresson, nommée en 1991, à Jean Castex en 2022. Les macronistes Elisabeth Borne et Gabriel Attal n’y figurent donc pas encore. Quant à Laurent Fabius et Édouard Philippe, respectivement Président du Conseil constitutionnel et maire du Havre, ils ne touchent pas cette enveloppe.

Pour les autres sont inclus un véhicule de fonction avec chauffeur et d’autres frais de personnel, comme une protection policière s’ils le souhaitent et un secrétaire particulier – depuis une intervention d’Emmanuel Macron en 2019, ils n’ont désormais droit aux secrétaires que pendant 10 ans et jusqu’à l’âge de 67 ans. Or d’un ministre à l’autre, ces dépenses passent ainsi du simple au double.

Au total, le budget dépensé par tous les anciens Premiers ministres s’élève à 1,42 million d’euros en 2023. La somme est supérieure de 11 % à celle de 2022, qui s’élevait à 1,28 million d’euros. Mais elle est aussi supérieure à celle des anciens présidents de la République Nicolas Sarkozy et François Hollande, qui cumulent 1,32 million d'euros en 2023, « marquant une baisse par rapport à l'année précédente » selon le JDD.

Jean Castex, Alain Juppé et Jean-Marc Ayrault, les « fourmis » du gouvernement

En bas de classement se trouve Jean Castex, actuellement PDG de la RATP, qui « n'a dépensé que 3 607 euros » en 2023, relate le JDD, contre 7 849 euros l’année précédente.

Les deux autres plus économes sont Alain Juppé, Premier ministre de 1995 à 1997, et Jean-Marc Ayrault, qui a occupé le poste de 2012 à 2014. L’ancien maire de Bordeaux totalise près de 76 000 euros de dépenses pour 2022, et environ 84 000 euros l’année suivante. Son homologue nantais présente des dépenses comparables (76 000 et 81 000), bien que son budget ait également augmenté en 2023.

Le trio de tête caracole loin devant. À eux seuls, « ils ont coûté plus d’un demi-million d’euros aux contribuables français », rapporte Le Figaro. Soit plus d’un tiers du budget total dépensé par tous les anciens Premiers ministres.

En 2023, les plus dépensiers étaient donc Bernard Cazeneuve (218 658 euros), Dominique de Villepin (197 539 euros) et Jean-Pierre Raffarin (167 467 euros), talonné de près par Lionel Jospin et ses 162 012 euros.

Derrière eux, la quasi-intégralité des ministres a vu ses dépenses augmenter, voire plus que tripler pour Manuel Valls. Avec environ 39 000 euros de dépenses en 2022, l’ancien Premier ministre de François Hollande fût de loin le plus économe, avant de rejoindre le peloton central avec plus de 142 000 euros d’avantages offerts en 2023. « C’est dommage, car on n’a pas encore les chiffres de 2024 », a tempéré Marie-Christine Dalloz. Le rapport complet devrait cependant bientôt tomber.