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Radicalisation, flambée de violence: les craintes du renseignement avant la nouvelle journée de mobilisation

Manifestation contre la réforme des retraites à Marseille le 18 mars 2023 - CLEMENT MAHOUDEAU © 2019 AFP
Manifestation contre la réforme des retraites à Marseille le 18 mars 2023 - CLEMENT MAHOUDEAU © 2019 AFP

Les huit dernières journées de mobilisation à l'appel des syndicats se sont déroulées dans le calme. L'usage de l'article 49.3 pour faire adopter la très contestée réforme des retraites et le rejet de la motion de censure font craindre une flambée de la violence dans les cortèges prévus ce jeudi. 352 actions sont annoncées sur tout le territoire.

Entre 600.000 et 800.000 manifestants sont attendus partout en France jeudi pour cette grande journée de mobilisation, selon le renseignement territorial. Comme c'était le cas lors des précédentes journées de mobilisation, des manifestations importantes se dérouleront dans les villes de province, avec 15.000 personnes attendues à Rennes ou Nancy, 13.250 à Marseille, 12.000 à Brest ou encore 10.000 à Nantes, Quimper, Grenoble, Angers, Clermont-Ferrand, Strasbourg ou Limoges.

352 actions dans toute la France

A Paris, alors que 81.000 manifestants s'étaient rassemblés le 7 mars dernier, entre 40.000 et 70.000 personnes devraient manifester dans les rues de la capitale jeudi. Dans ce cortège, les services de renseignement s'attendent à la présence de 400 à 600 gilets jaunes.

Selon une note du renseignement que nous avons pu consulter, ces manifestants issus du mouvement de protestation apparu en 2018 devraient se mobiliser dans toute la France.

Ils devraient être présents dans les cortèges syndicaux à Nice, Dijon, Quimper, Grenoble, ou encore Maubeuge, Douai et Pau. Les plus revendicatifs se trouveront à Annonay, Aubenas, Charleville-Mézières, Lille ou Mulhouse.

Le renseignement s'attend aussi à la présence d'individus contestataires, principalement issus de l'ultra-gauche, à Rennes, Lille, Dijon, Grenoble, Caen, Angers et Nancy. A Paris, 150 militants d'ultra-gauche et une cinquantaine de gilets jaunes radicalisés sont attendus. A Toulouse, une centaine d'entre eux devrait se positionner en tête de cortège devant le service d'ordre de la CGT.

La crainte des violences

Les organisations syndicales craignent la présence de ces personnes, certains venant en découdre avec les forces de l'ordre. En raison de la diversité des profils parmi ces manifestants, les services d'ordre des syndicats s'attendent à rencontrer des difficultés dans l'encadrement des manifestations.

Ils redoutent aussi en interne d'être dépassés par leurs fédérations locales les plus radicales et de voir leur mouvement leur échapper au profit d'individus radicaux et violents.

Cette radicalisation du mouvement, déjà redoutée avant l'usage de l'article 49.3 et illustrée ces derniers jours par les tensions dans plusieurs villes de France lors de rassemblements spontanés, fait également craindre que certaines personnes mobilisées, comme les retraités, les familles, boudent les manifestations par crainte de potentielles violences.

Article original publié sur BFMTV.com