La radiation cause des erreurs génétiques dans les spermatozoïdes qui sont transmises de génération en génération
Contrairement aux ovocytes, les mutations causées par la radiation dans les spermatozoïdes ne sont pas correctement réparées et peuvent causer des problèmes de santé aux descendants.
Les mères sont-elles de meilleures bricoleuses que les pères ? Cela semble être le cas, au moins en ce qui concerne les réparations des problèmes génétiques causés par les rayonnements ionisants, comme ceux produits par la radioactivité.
Ces rayonnements induisent des cassures dans l’ADN qui peuvent causer l’apparition de mutations (nommées mutations "de novo" car elles sont nouvelles et ne viennent pas des parents). Et une fois apparues, ces mutations peuvent être transmises aux générations suivantes si elles surviennent dans les cellules germinales (celles qui donneront lieu aux spermatozoïdes et aux ovules). Cependant, il y a un déséquilibre entre les deux sexes en ce qui concerne ces nouvelles mutations, car la majorité des mutations "de novo" transmises chez l’humain viennent des pères. Alors, pourquoi nos paternels nous transmettent-ils plus de ces mutations que nos mères ? Une étude publiée le 21 décembre 2022 dans Nature éclaire un peu cette question en montrant que le système de réparation génétique est beaucoup moins performant dans les spermatozoïdes que dans les ovocytes, expliquant ce risque de transmission accrue.
Les mutations chez le père ont des conséquences deux générations après
Des chercheurs de l’Institut de stabilité génétique dans le vieillissement et la maladie de l’Université de Cologne en Allemagne ont étudié ce phénomène chez des nématodes (des vers ronds et effilés) exposés à des rayonnements ionisants. Des mâles et des femelles irradiés ont été accouplés avec des nématodes non irradiés pour analyser l’héritabilité des mutations générées. Première différence : il y avait une plus grande mortalité des embryons quand le parent irradié était la mère, ce qui suggère que les mutations sont mieux réparées chez les cellules du père ou, au contraire, qu’il y a un plus grand filtrage des mutations de la mère, ce qui entraine l’élimination des embryons portant les mutations les plus délétères.
Cette deuxième possibilité a été confirmée quand les[...]
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