Racisme, sexisme, violences... Yann Moix en 5 polémiques

PARIS, FRANCE - DECEMBER 11:  Writer/TV chronicler Yann Moix attends Technikart Magazine Cocktail at Serpent A Plume on December 11, 2018 in Paris, France.  (Photo by Foc Kan/Getty Images)
(Photo by Foc Kan/Getty Images)

Yann Moix s'était fait plutôt discret depuis quelques mois, après la lourde polémique autour des violences dont il aurait été victime durant son enfance... Et celles qu'il aurait fait subir à son frère. Mais l'écrivain, connu pour ses sorties virulentes, a refait parler de lui mercredi 2 septembre, sur le plateau de CNews, en reprochant aux noirs de vouloir "monopoliser la lutte anti-raciste". Une nouvelle controverse qui vient s'ajouter à une longue série.

La séquence tourne en boucle sur les réseaux sociaux, et on n'a probablement pas fini d'en entendre parler. En pleine polémique autour de la publication jugée raciste du magazine Valeurs Actuelles qui représente la députée Danièle Obono en esclave, et alors que le mouvement Black Lives Matter est à son apogée à travers le monde, Yann Moix a tenu des propos dans lesquels il regrettait que les noirs veuillent "monopoliser la lutte anti-raciste". Sur le plateau de L'Heure des pros, sur CNews, il l'a affirmé haut et fort : "Il est hors de question que je laisse la lutte anti-raciste entre les mains des Noirs. De quel droit ?"

Le tout avant de tenir des propos décousus dans lesquels il explique que le racisme est plus humiliant pour les Blancs que pour les personnes de couleur : "Je vais vous donner un exemple : si un Blanc traite un Noir de sale nègre, c’est offensant pour qui ? Ce n’est pas offensant pour le Noir, c’est le Blanc qui s’humilie. C’est moi en tant que Blanc qui devrais me sentir humilié par une attaque raciste." Et de conclure : "Je trouve qu’il est gravissime que les minorités s’arrogent le droit d’être vexées de manière particulière par tel ou tel anathème."

Yann Moix, accusé d'antisémitisme et de négationnisme

Seulement voilà, non seulement les déclarations en question sont irrespectueuses, mais en prime, elles sortent de la bouche d'un homme qui possède un passé trouble. L'été dernier, L'Express dévoilait que Yann Moix avait dessiné des caricatures antisémites, mais aussi des textes négationnistes qui avaient été publiés dans Ushoahia, un magazine artisanal tenu par l’auteur dans sa jeunesse. Il écrivait notamment à l'époque : "Chacun sait, ô Marie, que les camps de concentration n'ont jamais existé." Des propos qui avaient généré une vague d'indignation, et qui lui avaient notamment valu de perdre son émission Chez Moix, sur Paris Première.

Violenté, ou violent ?

Depuis plusieurs années, Yann Moix évoque lors d'interviews et de passages télévisés les violences qu'il aurait subi durant son enfance. Il décrit comment ses parents le frappaient à coup de rallonge électrique, comment il pouvait passer des nuits entières enfermé dehors... Des accusations de maltraitance réitérées dans son livre Orléans : la goutte de trop pour son père, qui décide pour la première fois de les démentir publiquement. Dans une interview accordée à La République du centre, il le clame : "Notre fils n'a jamais été battu", et plusieurs personnes pourraient selon lui en attester : "Sa maîtresse d’école, son médecin traitant ou son pédiatre... (...) Ils vous confirmeront que je ne suis pas un bourreau. S’il y avait bien eu maltraitance, il y aurait forcément eu quelqu’un pour le remarquer, et alerter les services sociaux."

D'ailleurs, à en croire le frère de Yann Moix, Alexandre, l’auteur n'était pas un enfant battu, mais un enfant violent, qui aurait attenté à sa propre vie. Dans une lettre ouverte publiée par le Parisien, il accuse son frère, "ce bourreau". "Dans sa vie, mon frère n'a que deux obsessions : obtenir le Prix Goncourt et m'annihiler. Me nier, m'éliminer, me rayer de la carte. Par tous les moyens. Physiquement ou moralement." Il évoque les tentatives de défenestration, les poursuites dans la maison un couteau à la main, sa propre main coincée dans le volet au point de le faire vomir de douleur. Un témoignage dur, qui a révolté l'opinion publique. "J'ai subi vingt ans durant des sévices et des humiliations d'une rare violence de sa part. Ceux-là mêmes qu'il décrit dans son roman, en les prêtant à nos parents."

Des propos sur les femmes de 50 ans qui choquent

En janvier 2019, Yann Moix a été interviewé par le magazine Marie Claire, et parmi ses réflexions, il évoquait son habitude de sortir uniquement avant des femmes beaucoup plus jeunes que lui, d'en moyenne 25 ans. Pour lui, "aimer une femme de 50 ans" ou plus était tout simplement "impossible". "Je trouve ça trop vieux", assénait-il, en affirmant qu'à ses yeux, ces dernières étaient invisibles. Des propos sexistes et agéistes qui avaient choqué plus d'une personne, et qui lui avaient valu de nombreuses critiques de la part des femmes. Valérie Damidot et Marina Foïs, notamment, lui avaient répondu de façon assez virulente. Ce dernier avait pourtant persisté dans son approche, estimant qu'il avait tout à fait le droit d'avoir "une préférence" pour les femmes plus jeunes.

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il avait tenu des propos considérés comme sexistes. En juillet 2018, sur le plateau d'On n'est pas couché, il révélait à Nicole Calfan s'être beaucoup masturbé en pensant à elle : "J'en ai répandu du liquide séminal pour vous dans ma chambrette adolescente". Une phrase déplacée qui avait choqué plus d'une personne.

Ses propos polémiques sur le coronavirus

Depuis deux ans maintenant, Yann Moix se retrouve régulièrement au sein de controverses, et avant celle qui est en train de naître sur le racisme, ce sont ses propos sur le coronavirus qui avaient déplu au grand public. L'écrivain polémiste s'était positionné contre le confinement en affirmant sur CNews : "Depuis le départ, je pense qu'on marche sur la tête ! C'est la première fois depuis toute l'histoire de l'humanité qu'on a peur de sortir de chez soi à cause d'une maladie. D'une épidémie terrible d'ailleurs, mais qui fait 0,005% de morts dans la population... Et j'ai l'impression de vivre dans un monde où les voitures seraient interdites parce que je risque de me faire écraser."

Il avait conclu en déclarant : "Je ne comprends pas pourquoi l'être humain est incapable d'affronter la mort en sortant de chez lui. C'est pour moi un mystère total... Je ne comprends pas la panique mondiale, universelle, internationale qu'il y a sur ce virus... (...) Je pense qu'un être humain entre 18 et 70 ans, a la liberté de sortir de chez lui pour vivre, c'est-à-dire pour prendre le risque de mourir."

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