Rachel Arditi, du deuil à la renaissance

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C'est un roman joyeux sur un sujet tragique. Rachel Arditi, comédienne (le théâtre est une affaire de famille : elle est la sœur de Pierre Arditi), consacre son premier livre, J'ai tout dans ma tête, à son père, le peintre Georges Arditi, et à la maladie d'Alzheimer qui l'a emporté en 2012. Il faut voir Rachel Arditi parler de ce père adoré : ses grands yeux bruns s'illuminent, brillent, tantôt de joie, tantôt de tristesse, parfois des deux à la fois. Derrière le beau visage de la jeune femme, expressif, émotif, l'enfant Rachel rôde encore, tendre et sincère. On sent que c'est elle, aussi, qui prend la plume pour écrire ce fantastique roman : la petite fille qui ne se remet pas de la chance d'avoir eu ce père-là, penchée sur l'épaule de l'adulte qui lui rend hommage.

Dans son roman, le personnage principal, une héroïne elle aussi comédienne dont la carrière ne décolle pas vraiment, espère ardemment jouer le rôle de Tatiana dans une adaptation théâtrale du roman de Pouchkine Eugène Onéguine. Quand elle ne travaille pas à ce projet d'adaptation, que lui a confié une amie metteuse en scène, elle se rend à la maison de retraite pour artistes où son père est résident. Ce roman explore deux douleurs : celle de devoir se frayer un chemin dans un milieu professionnel qui ne fait aucun cadeau et celle de voir un être cher sombrer dans un mal incurable. Il y avait là de quoi écrire une œuvre déprimante. Mais ces deux épreuves sont éclaboussées par la joie qui irradie [...] Lire la suite