A Rabat, des imams à l’école de la tolérance

Devant la mosquée Hasan II, à Casablanca, en juillet 2014.

Depuis les attentats de Casablanca en 2003, le Maroc a mis en place une formation religieuse centralisée et nourrie de cours de géographie et de droit. Son but : affaiblir la tentation terroriste dans la région.

Il est Malien et porte un boubou cuivré avec des babouches assorties. Idrissa Traoré assoit sa silhouette élancée dans une salle de classe à Rabat, au Maroc. Il a deux ans pour apprendre à devenir imam. A 40 ans, il a saisi sa chance. A Bamako, Idrissa Traoré enseignait l’arabe. Durant l’été 2013, il découvre à la télévision que le Maroc et le Mali lancent une grande coopération. «Nos deux pays recrutaient des volontaires pour recevoir une formation à l’imamat à Rabat. J’ai postulé.» Avec 500 autres Maliens, il envoie sa lettre de motivation décrivant son parcours, expliquant qu’il est «naturellement tolérant».«Je n’aime pas l’extrémisme et les appels à la violence. Je poursuis toujours une voix pacifique. Ce sont mes points forts dans la vie», précise-t-il. Avec 105 de ses compatriotes, il est sélectionné. En novembre 2013, Idrissa Traoré laisse à Bamako sa femme et ses deux enfants pour s’envoler pour Rabat et le centre de formation des imams, un bâtiment de deux étages avec jardins, dans la périphérie chic de la capitale.

C’est Mamadou Issa Coulibaly, du ministère malien des Affaires religieuses, qui lui fait visiter sa chambre, la cantine de 100 places et la salle de prière. Mamadou aide les Maliens à s’orienter dans l’école et dans la capitale. C’est avec lui qu’Idrissa découvre son emploi du temps : 35 heures de cours par semaine, répartis en moult matières - science coranique, rôle de l’imam, communication, droits de l’homme. Une formation religieuse savante, nourrie aussi de cours de droit, de géographie malienne et de dialectes locaux.

«Ostracisme». Cette école des imams, le Maroc en fait l’avant-garde de sa politique religieuse. Le royaume vante une «expérience de dix ans en formation des imams». Ce sont les attentats terroristes de Casablanca (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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Repères : Maroc/Imams
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