Le rôle surprenant des fous du roi dans l'Ancien Régime

Un bouffon (v. 1519- 1520), de Marx Reichlich.

Sur un échiquier, le roi est d’un côté flanqué de la reine et de l’autre d’un fou. Cette place trahit la proximité qui a existé pendant des siècles entre nos souverains et leurs bouffons. Tout commence par l’institution de la fête des Fous au XIIe siècle, parenthèse débridée de fin d’année. De là naquit l’usage d’élire un roi ou pape des fous. Les "cornards" de Rouen semaient ainsi l’hilarité en allant railler les notables jusque sous leurs fenêtres. Souvent choisi parmi les simples d’esprit sans filtre et les êtres à la complexion difforme, le fou amuse autant qu’il effare. Sa marginalité est accentuée par l’accoutrement ridicule – livrée jaune et verte, bonnet à grelots, oreilles d’âne ou de chien, épée de bois… – qu’on lui impose. Héritée des gourdins qu’on donnait aux demeurés pour se garder des harceleurs, la marotte, un bâton surmonté d’une figure grotesque, fait office de sceptre.

L’irruption de ces joyeux parias au domicile des puissants est une incidence féodale. Derrière les murs de leurs châteaux forts humides, les princes s’ennuient. Ménestrels, baladins et jongleurs passent certes les ponts-levis mais l’idée d’un boute en train à demeure fait son chemin. S’il rejoint officiellement la ménagerie d’animaux exotiques, de nains et "monstres" que les nobles aiment alors collectionner (et s’échanger), le bouffon s’avère particulièrement chouchouté. Richement vêtu, couvert d’argent et de cadeaux, doté d’un gouverneur, d’une monture, il jouit d’une situation propre à faire (...)

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