Du rêve tropical au retour en Allemagne : “Mes amis me trouvent fou”
Alors que de plus en plus d’Allemands s’expatrient et qu’une vie au bout du monde semble souvent attirante, le magazine Focus a choisi d’interviewer un expat, Boris, qui s’apprête à faire le chemin inverse et qui, poussé par le mal du pays, veut rentrer en Allemagne.
Boris, ancien cadre du secteur financier, aujourd’hui âgé de 53 ans, rêvait d’expatriation depuis au moins 1998. Attiré par la légèreté de la vie locale, il raconte avoir été séduit par “le paysage, les plages, mais surtout par l’attitude des gens”. Dans un contraste saisissant avec l’ambiance tendue et déshumanisante de son travail en Allemagne, où “le climat d’entreprise est devenu de plus en plus dur”, Boris a décidé de partir s’installer en République dominicaine en 2020 avec son épouse, elle-même originaire du pays, et leur fille. Ils y ont ouvert une maison d’hôtes, qui tourne désormais bien.
Même s’il veut désormais rentrer dans la région de Francfort, il ne sous-estime pas le cadre de vie exceptionnel dont il jouit en République dominicaine : “Par exemple, en ce moment, je suis assis sur la terrasse au bord de la piscine où poussent les fruits de la passion. Avocats, noix de coco, ananas, jambosier rouge… poussent sur notre terrain de 16 000 m².”
Et pourtant, il déplore l’absence de saison, se prend à rêver de promenades automnales en forêt, du crissement de la neige sous ses pas et des crocus en fleurs au printemps. Tout cela en rêvant de schnitzels, de goulash et de cordons-bleus. Une nostalgie que ses amis en Allemagne ont du mal à comprendre (ils lui disent qu’il est fou) et que Boris lui-même a “réprimée au début”.
Si la vie en République dominicaine offre de nombreux plaisirs, la réalité de travailleur indépendant s’est révélée plus complexe et plus intense en matière de rythme que prévu. “C’est fou : là où j’avais envie de sortir des contraintes, ici, je me surprends à aspirer aux règles allemandes”, avoue-t-il, évoquant les aspects logistiques du quotidien comme la conduite ou les courses.
Toutefois, quitter la République dominicaine ne sera pas simple pour la famille, notamment la fille de Boris, qui s’est “pleinement intégrée ici”. Elle a dû s’adapter à une nouvelle culture et à une langue inconnue. Pourtant, “avec le recul, c’était une énorme occasion”, affirme-t-il, heureux de la voir désormais bilingue en espagnol et très à l’aise en anglais, des compétences qui lui ouvriront des portes.
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