De rêve en tragédie, l’histoire du pays racontée par ses plumes

David Ben Gourion dans le film de William Karel, «Israël, une Terre deux fois promise.»

Dix grands écrivains livrent dans un documentaire (à découvrir en avant-première sur Liberation.fr) leur témoignage sur la perte des valeurs pionnières d’Israël.

Soixante-dix ans après sa naissance, Israël apparaît bien comme une incroyable réussite, au vu de ce qui a été accompli en quelques décennies, mais aussi un terrible échec si l’on prend en compte les valeurs qui ont présidé à sa création. Le documentaire que William Karel a réalisé pour Arte (diffusion le 24 avril), et dont Libération propose la première partie sur son site à partir de ce jeudi, montre bien ce paradoxe et les sentiments mêlés que suscite ce pays né d’une tragédie, la Shoah, et grandi au prix d’une autre tragédie, l’écrasement des Palestiniens. Ce n’est pas un hasard si le documentaire de Karel s’arrête en 1967, date de la guerre des Six Jours qui constitue un tournant dans l’histoire d’Israël puisqu’elle marque le début de l’occupation de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie.

Né de rien. Comme souvent, ce sont les écrivains qui en parlent le mieux, ou du moins le plus librement. Dans un second documentaire diffusé le 25 avril mais visible sur Liberation.fr en exclusivité dès ce jeudi, William Karel a interviewé dix grands auteurs israéliens. Leurs témoignages sont poignants. Tous soulignent leur attachement éternel à ce pays né de rien, qui est parvenu à rassembler des Juifs venus de tous horizons. Tous soulignent aussi leur désespoir de voir cet Etat sombrer dans la peur et le rejet de l’autre pour finir par en perdre ses valeurs premières. «On ne peut pas garder une attitude démocratique quand on contrôle un autre peuple depuis cinquante ans», affirme ainsi David Grossman, qui a perdu un fils dans la guerre contre le Liban en 2006. «Ce qui se passe en ce moment est le résultat de 1967. Les colons ont triomphé, ils ont réussi à imposer leur politique, ce sera très difficile de revenir en arrière», regrette Benny Barbash. «Je ne peux pas penser à mon identité sans penser aux Arabes qui vivent (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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Promesse