Yahoo Actualités Rêve : un potentiel créatif décuplé
On peut puiser son inspiration dans les songes.
Les scénarios improbables de nos rêves peuvent-ils nourrir la créativité ? Des expériences empiriques tendent à le prouver. Autre piste : exploiter la phase d'endormissement pourrait permettre d'ouvrir plus grand la boîte à idées.
Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°933, daté novembre 2024.
"Le dormeur assemble des images comme le poète assemble des mots." C'était la conviction de Marguerite Yourcenar. Pour exploiter la puissance créatrice des rêves, celle qui allait devenir la première femme académicienne s'était même astreinte, entre ses 28 et 33 ans, à se réveiller à l'aube pour capter ses rêves.
La romancière est loin d'être la seule artiste à puiser son inspiration dans les songes. Paul McCartney a également déclaré qu'il s'est réveillé un matin avec la mélodie entière de Yesterday en tête. Mais la créativité n'est pas l'apanage des artistes. "En neurosciences, elle se définit comme la capacité de produire quelque chose de nouveau et adapté à un contexte ", indique Delphine Oudiette, chercheuse à l'Institut du cerveau, à Paris. Autant dire que les scientifiques ont eux aussi essayé de tirer profit des rêves.
L'inventeur Thomas Edison ou encore Albert Einstein sont connus pour avoir utilisé plus particulièrement les courtes phases de sommeil. Edison avait mis au point une tactique : il s'installait pour une sieste avec une boule en métal dans la main et quand celle-ci tombait bruyamment, il se réveillait et notait ses idées.
"En fait, l'idée selon laquelle le rêve est source d'inspiration est largement acceptée, mais nous manquons de preuves scientifiques sur le sujet, témoigne Delphine Oudiette. Seule une quarantaine d'études sont recensées dans la littérature. " Et la majorité d'entre elles met en évidence des associations entre le sommeil paradoxal et la créativité. Parce que cette phase a longtemps été considérée - à tort - comme la seule période nocturne pendant laquelle nous rêvons et parce que nous manquons de marqueurs neurophysiologiques permettant de distinguer le rêve du sommeil.
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"Le sommeil paradoxal est un stade hyperassociatif où nous connectons des concepts très étranges entre eux "
Sara Mednick, de l'Université de C[...]
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