«Le Rêve des formes», la 3D aux quatre vents

Au Palais de Tokyo, scientifiques et artistes de l’école du Fresnoy explorent les nouvelles pistes visuelles à l’ère du numérique.

A l’aide d’une manette de jeu vidéo, la caméra avance dans des cavités souterraines. Des roches à l’esthétique 3D suintent, un dédale d’escaliers en pierre s’enchevêtre. Soudain, des phasmes blafards surgissent du plafond. Ces étranges créatures prolifèrent puis tombent comme des fruits mûrs, pour disparaître ensuite. Ces inquiétantes bestioles des profondeurs sont des «stalagmèmes». Des quoi ? Des stalagmèmes, un néologisme qui mixe «stalagmite» (une concrétion qui se forme sur le sol des grottes) et «mème» (un phénomène décliné en masse sur Internet). L’installation vidéo participative Stalagmèmes est le résultat d’une collaboration entre deux artistes issus de l’école du Fresnoy, à Tourcoing (Nord), Jonathan Pêpe et Thibaut Rostagnat, et un chercheur en mathématiques, David Chavalarias, spécialiste du big data. Ensemble, ils ont imaginé ces insectes figurant les débats de la tweetosphère sur le changement climatique. Organismes vivants connectés, ils s’autogénèrent en temps réel : naissent, se multiplient et meurent dans les limbes numériques.

Cactus. Ces formes changeantes, à l’image de fourmilières, poussent dans l’expo «le Rêve des formes» qui célèbre les 20 ans du Fresnoy au Palais de Tokyo. Sous-titrée «Art, science, etc.», l’exposition a réuni un groupe de recherche, mixant artistes et scientifiques, pour son élaboration. Elle part avec le postulat que science et techniques sont un terreau fertile. Et le parcours imaginé par cet aréopage - dont les artistes sont pour beaucoup issus du Fresnoy, mais pas exclusivement - fourmille : de l’infiniment petit avec des représentations du génome humain à l’infiniment grand du cosmos, les œuvres soufflent, perturbent, explosent, croissent et diffusent la part mutante du monde. L’Apparition du monstre, la vidéo d’Alain Fleischer, le montre avec humour : serpents, tours en pierre, fauteuils (...)

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