Réunion sur l'extrémisme aux USA avec les géants d'internet

WASHINGTON (Reuters) - Le département américain de la Justice a rencontré mercredi les grands opérateurs de l'internet afin d'étudier les moyens d'endiguer l'usage du cyberespace à des fins de propagande par l'Etat islamique (EI) et autres groupes islamistes fondamentalistes. Le gouvernement de Barack Obama peine à élaborer une stratégie efficace pour contrer la présence de l'EI sur Twitter et d'autres réseaux sociaux, où le groupe diffuse une propagande violente et radicalise ses nouvelles recrues. Neuf organismes publics étaient présents à la réunion organisée par le département de la Justice, en présence de Twitter, Facebook, Alphabet, Apple, Microsoft et Snapchat, selon la liste des participants consultée par Reuters. Des groupes d'influence et des universitaires ainsi que d'autres plate-formes avaient également été conviés. Récemment, les réseaux sociaux se sont attelés à censurer les contenus djihadistes. Facebook interdit les manifestations de soutien à des groupes jugés terroristes et Twitter a annoncé ce mois-ci avoir fermé plus de 125.000 comptes pour "promotion d'actes terroristes". "Nous avons vu des fermetures plus agressives sur les plates-formes sociales, c'est une très bonne chose", a dit Nick Rasmussen, directeur du National Counterterrorism Center (NCTC), selon un participant. L'adjoint au département de la Justice pour la sécurité nationale, John Carlin, a dressé un tableau de la stratégie médiatique de l'EI et a exprimé son souhait de voir augmenter les "messages optimistes" et ceux visant à contrer les phénomènes de radicalisation. Le grand nombre d'acteurs privés à la conférence a été salué. "Le gouvernement américain reconnaît que les acteurs du secteur privé, qui comptent des ONG, des sociétés de réseaux sociaux et des producteurs de contenus, ont un rôle crucial à jouer pour développer des manières nouvelles et efficaces de discréditer le recrutement terroriste", a dit Marc Raimondi, porte-parole de l'administration. La réunion de mercredi survient sur fond de tensions entre la Silicon Valley et le gouvernement. Un bras de fer oppose Apple aux autorités depuis la semaine dernière au sujet du déblocage de l'iPhone de l'un des auteurs de la tuerie de San Bernardino. (Dustin Volz et Yasmeen Abutaleb; Julie Carriat pour le service français, édité par Danielle Rouquié)