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Réunion du conseil de Renault-Nissan dans un climat tendu

PARIS/TOKYO (Reuters) - Le conseil d'administration de l'Alliance Renault-Nissan, composé de représentants des deux groupes, se réunit mardi, a-t-on appris de deux sources proches du dossier, sur fond de tensions liées à l'avenir du partenariat après l'arrestation de son président, Carlos Ghosn, toujours incarcéré au Japon.

Les deux jours de discussions prévus à Amsterdam interviennent après le rejet par le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, d'une demande soumise par Renault de la convocation d'une assemblée générale des actionnaires, qui aurait permis au groupe français d'espérer pouvoir peser sur le choix du remplaçant de Carlos Ghosn à la présidence et sur des nominations à venir chez Nissan.

Hiroto Saikawa pourrait participer à la réunion d'Amsterdam, ont dit les sources, et il pourrait donc parler face à face avec le directeur général de Renault, Thierry Bolloré, pour la première fois depuis l'arrestation de Carlos Ghosn le 19 novembre.

Hiroto Saikawa a l'intention de discuter avec Thierry Bolloré d'éventuels changements dans la gestion et l'activité de l'alliance dans l'optique de poursuivre le partenariat, a dit une source proche de la direction de Nissan.

Osamu Masuko, le président de Mitsubishi, troisième partenaire de l'alliance, a déclaré lundi soir qu'il participerait aux réunions d'Amsterdam par vidéoconférence.

Un porte-parole de Nissan a ajouté que Hiroto Saikawa participerait aux réunions à Amsterdam à compter de mardi mais s'est refusé à commenter l'éventualité d'un tête-à-tête avec Thierry Bolloré.

La réunion d'Amsterdam sera aussi l'occasion de débattre des difficultés de certains programmes industriels de l'alliance apparues depuis que le scandale a éclaté, a précisé l'une des sources.

Des représentants de Renault et de l'alliance n'ont pas répondu à des demandes de commentaires lundi soir.

Carlos Ghosn a été inculpé la semaine dernière par la justice japonaise pour ne pas avoir déclaré l'intégralité des revenus qu'il a perçus entre 2010 et 2015 et l'enquête a été élargie aux trois années suivantes.

Son complice présumé Greg Kelly, lui aussi inculpé, reste également incarcéré.

Lundi, Hiroto Saikawa a exhorté les administrateurs de Renault à prendre connaissance du détail des accusations ayant amené le constructeur japonais à évincer Carlos Ghosn pour malversations financières.

Alors que Nissan a révoqué Carlos Ghosn dans la foulée de son arrestation au Japon, le conseil d'administration de Renault a réitéré jeudi dernier sa décision de le maintenir en fonction tout en confiant provisoirement les rênes du groupe à un binôme composé de Philippe Lagayette à la présidence et de Thierry Bolloré à la direction générale.

(Laurence Frost et Maki Shiraki, Marc Angrand et Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)