David Cameron annonce des mesures pour aider la France à Calais

LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé vendredi des mesures pour aider la France à lutter contre les incursions de migrants dans le tunnel sous la Manche. Il a toutefois prévenu, après la réunion d'une cellule de crise, qu'il faudrait du temps pour régler ce problème, qui créée des tensions entre le Royaume-Uni et la France. "Nous allons prendre des mesures de toutes sortes", a-t-il dit. "Nous allons d'abord aider les Français de leur côté de la frontière, nous allons autant que faire se peut améliorer les clôtures, mobiliser plus de ressources, plus d'équipes cynophiles, fournir plus d'assistance." "Cela va être un dossier difficile tout au long de l'été", a ajouté David Cameron qui devait s'entretenir dans la journée avec le président français François Hollande. A Paris, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est félicité de la coopération, qu'il a qualifiée d'"excellente", entre la France et le Royaume-Uni sur la lutte contre l'immigration clandestine par le tunnel sous la Manche. "Nous avons demandé aux Britanniques, l'an dernier, de s'engager davantage dans ce dispositif. Ils l'ont accepté en participant à l'effort de sécurisation du port (de Calais) et en nous aidant dans l'accompagnement des personnes les plus vulnérables", a-t-il dit à l'issue du conseil des ministres. Au total, Londres s'est engagé à investir 25 millions d'euros, notamment pour l'érection de barrières. Bernard Cazeneuve a en revanche sonné la charge contre les journaux populaires britanniques, qui critiquent l'action des autorités françaises et appellent au recours à l'armée. "Les outrances, les excès, les insultes n'ont jamais réglé aucun problème de dimension humanitaire et nous n'avons aucune leçon à recevoir d'aucune sorte quant à la mobilisation des moyens mis en oeuvre par le gouvernement français", a-t-il dit. Il a notamment rappelé que le gouvernement français avait prévu de signer avec Eurotunnel une convention sur la sécurisation du tunnel et de ses abords. La réunion de la cellule de crise britannique "Cobra", à Londres, a été organisée à la suite d'appels lancés par la classe politique pour que l'armée britannique vienne renforcer les contrôles aux frontières. Réélu en mai, David Cameron s'est engagé à limiter à quelques dizaines de milliers le nombre d'immigrants arrivant chaque année en Grande-Bretagne, promesse qu'il n'avait pas réussi à tenir durant son premier mandat, le chiffre annuel dépassant alors les 300.000. La Grande-Bretagne reste un eldorado rêvé pour les migrants du Calaisis - Erythréens, Ethiopiens, Soudanais et Afghans en majorité - qui ont fui les conflits dans leur pays. (Andrew Osborn avec Kylie MacLellan et Stephen Addison, Emmanuel Jarry, Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)