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Rétrospective. Conan Doyle et la guerre des Boers

1899-1902 — Afrique du Sud – Médecin de formation, le père de Sherlock Holmes sert dans un hôpital de campagne britannique pendant ce terrible conflit colonial, au nom d’une idéologie impériale qu’il a toujours défendue.

En mai 1899, cinq mois avant que la guerre éclate entre la Grande-Bretagne et les deux républiques boers d’Afrique du Sud, Arthur Conan Doyle fête ses 40 ans. Avec son mètre quatre-vingts et ses plus de cent kilos, ses cheveux blonds et son épaisse moustache, il en impose. Sportif accompli, il est un des premiers touristes britanniques en Suisse à chausser une paire de skis norvégiens en bois. Doyle a fait des études de médecine et a même ouvert un cabinet, jusqu’à ce que le succès des aventures de Sherlock Holmes lui permette de vivre définitivement de sa plume.

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La guerre qui débute le 13 octobre 1899 entre les républiques boers et la Grande-Bretagne est la conséquence de la longue campagne menée depuis Le Cap par Cecil Rhodes, ancien Premier ministre de la colonie du Cap, et Sir Alfred Milner, le haut-commissaire britannique. Leurs motivations sont mercantiles — ils veulent prendre le contrôle des mines d’or du Transvaal —, mais aussi politiques. Rhodes, en particulier, nourrit des rêves impérialistes grandioses qui englobent toute l’Afrique. Toutefois, pour justifier la guerre contre les Boers, ils invoquent la situation des Uitlanders — les étrangers attirés au Transvaal par les gisements d’or du Witwatersrand —, auxquels le gouvernement boer refuse le droit de vote.

Conan Doyle est alors absolument convaincu que, dans ce conflit, les victimes sont bien les Uitlanders, dont beaucoup sont des Anglais ou des Écossais. Une analyse que tout le monde ne partage pas à l’époque en Grande-Bretagne : sa propre mère, Mary Doyle, voit dans cette guerre un acte d’agression perpétré par une puissance coloniale cupide contre deux pays beaucoup plus petits. Et elle est loin d’être la seule à le penser.

Conan Doyle insiste pour que Londres fasse appel à des

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