Résultat de l’élection américaine : malgré la victoire de Donald Trump, de rares bonnes nouvelles pour les démocrates

Les démocrates n’auront pas réussi à envoyer Kamala Harris à la Maison-Blanche, alors que le républicain Donald Trump a été officiellement élu président ce mercredi 6 novembre à midi. Mais au niveau du Congrès et au niveau local, quelques rares victoires sont à souligner.
RYAN COLLERD / AFP Les démocrates n’auront pas réussi à envoyer Kamala Harris à la Maison-Blanche, alors que le républicain Donald Trump a été officiellement élu président ce mercredi 6 novembre à midi. Mais au niveau du Congrès et au niveau local, quelques rares victoires sont à souligner.

ÉTATS-UNIS - Douche froide pour les démocrates. Alors que le dépouillement se poursuit, Donald Trump a officiellement été élu président, quatre ans après avoir quitté la Maison-Blanche. En gagnant les swing states de la Géorgie, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin, il a défait Kamala Harris et dépassé la barre des 270 grands électeurs nécessaires pour gagner l’élection.

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Si le businessman new-yorkais avait déjà revendiqué sa victoire lors d’un discours quelques heures plus tôt dans son fief de Palm Beach, Kamala Harris a pour sa part décalé sa prise de parole, et ne s’est toujours pas exprimée ce mercredi 6 novembre à la mi-journée.

Mais le 5 novembre ne marquait pas uniquement la date du scrutin présidentiel : d’autres votes ont eu lieu pour renouveler la Chambre des Représentants et une partie du Sénat. Les Américains devaient aussi se prononcer sur plusieurs référendums locaux, dont certains concernant le droit à l’avortement. Le camp démocrate a remporté quelques rares victoires lors de ces élections annexes. On fait le point.

· L’Arizona étend le droit à l’avortement

Dans cet État du sud-ouest du pays, d’après les projections de CNN, les électeurs ont voté en majorité pour que le droit à l’avortement soit étendu, une mesure soutenue par les démocrates. La mesure approuvée vise à inscrire dans la Constitution de l’État le droit à l’avortement jusqu’à la viabilité du fœtus, qui se situe entre 22 et 24 semaines de grossesse. Elle consacre un « droit fondamental » à l’avortement, rapporte le New York Times.

Deux ans après la remise en cause de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême, la mesure permet à l’Arizona de restreindre l’avortement avant la viabilité s’il a une « raison impérieuse » et autorise l’avortement après la viabilité si, selon le « jugement de bonne foi d’un professionnel de la santé traitant », il est nécessaire de protéger la vie ou la santé de la femme enceinte.

Une victoire pour les pro-choice, dans cet État où avorter est actuellement interdit après 15 semaines de grossesse. En avril dernier, la Cour suprême d’Arizona avait même estimé qu’une loi datant de 1864 sur une interdiction quasi-totale de l’avortement était valide dans l’État. Cette loi interdit tout avortement dès le moment de la conception, sauf si la vie de la mère est en danger, le viol ou l’inceste n’étant pas considérés comme des exceptions valables. Une décision que Joe Biden n’avait pas manqué de dénoncer, même si, dans les faits, la loi en question ne devait pas être immédiatement appliquée.

Toujours selon les projections de CNN, les électeurs et électrices du Colorado, du Montana, du Nevada et du Maryland ont aussi choisi d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution de leur État, tandis que les référendums approuvés dans l’État de New York et dans le Missouri visent à protéger ce droit. En revanche, la Floride, le Nebraska et le Dakota du Sud ont écarté une protection constitutionnelle.

· En Alabama, Shomari Figures élu

Si l’Alabama vote traditionnellement rouge, c’est-à-dire républicain, les démocrates voulaient croire en la victoire de Shomari Figures, leur candidat à la Chambre des Représentants dans le deuxième district. Sur 96 % des bulletins dépouillés, le démocrate de 39 ans a été élu avec 54,5 % des voix devant son adversaire trumpiste, Caroleene Dobson, rapporte al.com. Ce fils d’un militant pour les droits civiques, qui a travaillé au Département de la Justice sous Obama et Biden, devient ainsi le quatrième membre noir élu au Congrès venant d’Alabama.

Les résultats de cette circonscription étaient particulièrement attendus : durant des mois, des activistes se sont mobilisés contre la modification de la carte électorale pratiquée par les élus Républicains, dans une région à la forte population afro-américaine, qui vote principalement démocrate. Car aux États-Unis, la technique du « gerrymandering » est répandue. Il s’agit de modifier les frontières des circonscriptions pour favoriser un parti. Par exemple, un centre-ville à majorité démocrate se verra divisé en plusieurs districts, chacun rattaché à une zone de banlieue où le vote républicain domine.

Devant la Cour Suprême américaine, les militants démocrates du deuxième district ont obtenu gain de cause : les juges ont exigé un nouveau découpage pour permettre une carte électorale plus représentative, qui a permis d’englober les villes de Mobile et Montgomery, à forte population afro-américaine. La victoire de Shomari Figures s’inscrit dans ce cadre.

· Deux sénatrices noires et une élue trans

Autre victoire démocrate, les électeurs du Delaware ont désigné Sarah McBride pour les représenter à la Chambre. Elle devient la première personne transgenre à siéger au Congrès américain. Les chances de victoire étaient élevées pour cette femme de 34 ans dans un État majoritairement démocrate. « Aujourd’hui est une preuve envers les habitants du Delaware que nous sommes un État juste où les électeurs jugent sur les idées des candidats et non sur leur identité », s’est félicitée la nouvelle élue.

Ces deux démocrates vont elles aussi entrer dans l’Histoire américaine : Angela Alsobrooks et Lisa Blunt Rochester ont toutes les deux été élues au Sénat mardi 5 novembre. Pour la première fois, deux femmes noires siégeront ensemble à la chambre haute du Congrès. Elles y représenteront le Maryland et le Delaware. Jusqu’à présent, seulement trois fois femmes noires avaient été élues sénatrices dans toute l’histoire américaine : Carol Moseley Braun, Laphonza Butler et une certaine… Kamala Harris. Elles n’avaient jamais siégé ensemble.

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