En République démocratique du Congo, une révision constitutionnelle inquiète la société civile
En République démocratique du Congo (RDC), la polémique enfle autour de l’éventualité d’une révision de la Constitution.
Le débat a été relancé à la suite d’une proposition du secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti présidentiel, qui a fait un plaidoyer dans ce sens au cours d’un meeting populaire. Augustin Kabuya, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fonde son argumentaire sur deux justificatifs essentiels pour appeler à cette révision de la Loi fondamentale.
Primo, la durée du mandat présidentiel, qui, à son avis, n’atteindrait pas les cinq ans en raison de diverses contingences, au nombre desquelles les négociations pour la formation du gouvernement, qui ont largement empiété sur le quinquennat [le nouveau gouvernement avait été dévoilé le 28 mai 2024, soit plus de cinq mois après la réélection du président congolais, Félix Tshisekedi].
L’autre argument invoqué est l’origine de la Constitution, qui, selon lui, a été “élaborée par des étrangers” [c’est un des arguments de Félix Tshisekedi, qui estime que la Constitution de 2006 a été “rédigée à l’étranger et par des étrangers”. Elle a en effet été inspirée ou rédigée en partie par des constitutionnalistes étrangers, notamment belges].
Des arguments si spécieux qu’ils ne manquent pas d’interroger sur le bien-fondé de cette proposition de révision constitutionnelle, qui a suscité une vive réaction de l’opposition et de la société civile, qui viennent de lancer [le 9 novembre] une coalition pour le “sursaut national”.
Une révision tout sauf anodine
Lesquelles dénoncent des déclarations tendancieuses visant à semer la confusion dans les esprits. Le moins que l’on puisse dire est que la question de la révision de la Constitution reste, en RDC, comme un peu partout ailleurs en Afrique, un sujet assez sensible.
Et on voit d’autant plus venir le parti au pouvoir que le président Félix Tshisekedi a récemment annoncé son intention de mettre en place une commission nationale pluridisciplinaire chargée de réviser la Constitution, avec pour mission essentielle de mener des réflexions approfondies afin de doter le pays d’une Constitution qui réponde au mieux aux aspirations des populations. Une démarche d’autant plus noble que c’est l’intérêt des populations qui est ici mis en avant.
[...] Lire la suite sur Courrier international