Répression. L’insupportable incarcération du journaliste Khaled Drareni en Algérie

Au lendemain de la condamnation du journaliste Khaled Drareni à trois ans de prison ferme, la colère des Algériens est immense. Mais la dérive du pouvoir vers l’autoritarisme n’aura pas raison du mouvement populaire de contestation ni de son pacifisme, soutient cet éditorialiste dans le quotidien Liberté.

Jour de deuil que ce lundi 10 août. En condamnant Khaled Drareni à trois ans de prison [pour “incitation à attroupement non armé” et “atteinte à l’unité nationale”], le pouvoir vient de renoncer, de la manière la plus brutale, à toute prétention de justice et de liberté.

Le châtiment infligé à notre confrère est, par sa sévérité, sans rapport avec quelque sanction prévue pour un potentiel délit de presse. Au demeurant, il n’en reste pas tant que cela, de liberté à réprimer. Victime d’un long processus de travestissement, la fonction d’information n’est plus que l’ombre de ce qu’elle devrait être.

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Aujourd’hui que, du fait de la crise de la rente [pétrolière], le pouvoir n’arrive plus à les entretenir, ces centaines d’éditeurs – qui, ces deux dernières décennies, polluaient le “paysage médiatique” jusqu’à le submerger, et qui sont au journalisme ce que je suis à la musique – s’égaillent dans la nature avec des dizaines de milliards d’argent corrupteur en poche. C’est ce moment qu’on choisit pour mettre un journaliste jeune, mais qui a déjà démontré son talent et son professionnalisme, en prison. Pour trois ans !

Faute de pouvoir noyer le peu de liberté d’expression en survie dans l’océan de boniments complaisants, on le réprime. Tout cela parce qu’on croit couper son souffle au mouvement populaire en étouffant les voix qui en rapportent son message.

D’ailleurs, réaction réflexe, dès que le mouvement revendicatif pacifique est survenu, la réponse du régime a été d’instaurer la censure des médias publics, de rappeler son “devoir de réserve” à la presse affairiste maison, de harceler le résidu de couverture indépendante ou militante et de traquer l’

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