Répit relatif dans les violences entre Gaza et Israël, 31 morts depuis mardi
Les échanges de missiles et de roquettes entre Israël et des groupes armés à Gaza se sont poursuivis dans la nuit de jeudi à vendredi, dans une moindre mesure par rapport aux trois jours précédents, pendant lesquels 31 personnes ont perdu la vie.
L'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s'active pour obtenir un cessez-le-feu, au moment où les appels internationaux se multiplient pour mettre fin à l'escalade, la plus grave depuis août 2022 entre des groupes armés à Gaza et Israël.
Elle a commencé mardi par des frappes israéliennes visant le Jihad islamique, "organisation terroriste" aux yeux d'Israël, de l'Union européenne et des Etats-Unis.
Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique arrivé jeudi au Caire, a dit espérer que les discussions en vue d'une trêve "s'achèvent aujourd'hui (vendredi)".
"Nous espérons obtenir une accord honorable qui reflète les intérêts de notre peuple et de la résistance", a-t-il déclaré à l'AFP.
Plusieurs sources proches des négociations ont indiqué à l'AFP que l'Egypte était parvenue à un début de désescalade sur le terrain.
Dans la nuit, les frappes israéliennes sur Gaza et les tirs de roquettes palestiniennes vers Israël se sont poursuivis, mais de façon plus limitée, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'armée a indiqué avoir visé plusieurs installations militaires et sites de lancement de roquettes du Jihad islamique. Selon des témoins, trois frappes ont touché le secteur de Rafah, dans le sud de Gaza, à l'aube.
Dans les localités israéliennes adjacentes à la bande de Gaza, les dernières sirènes d'alerte à la roquette se sont déclenchées en fin de soirée jeudi, après avoir retenti à intervalles réguliers tout au long de la journée.
- "Grande inquiétude" -
Dans la ville de Gaza, les rues étaient de nouveau vidées de leurs habitants, terrés chez eux, et la plupart des commerces fermés, vendredi matin.
Le ministère de la Santé y a fait état de 30 morts, dont des enfants, et plus de 90 blessés, depuis mardi.
Parmi ces morts figurent cinq commandants militaires du Jihad islamiques visés par Israël, ainsi que des combattants de ce mouvement et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un autre groupe armé.
En Israël, une personne a été tuée jeudi à Rehovot, au sud de Tel-Aviv, par une roquette ayant frappé un immeuble habité, selon la police. Les services de secours ont fait état de cinq blessés en Israël par des éclats de projectiles depuis les premiers tirs palestiniens mercredi.
D'après l'armée, 866 roquettes ont été tirées vers Israël, dont 260 ont été interceptées par le système de défense anti-aérien.
L'armée affirme que 25% des roquettes sont tombées à l'intérieur du territoire gazaoui, faisant quatre morts, dont trois mineurs. L'AFP n'a pas été en mesure d'obtenir une réaction du Hamas et du Jihad islamique à ces affirmations.
Depuis le début de son opération "préventive", l'armée israélienne a frappé 170 cibles de l'organisation Jihad islamique, des sites ou des membres du groupe.
Une source au sein du mouvement a indiqué vendredi à l'AFP qu'"une des conditions les plus importantes pour un cessez-le-feu est qu'Israël cesse les assassinats à Gaza est en Cisjordanie" occupée.
Jeudi, l'Union européenne a appelé à "un cessez-le-feu immédiat" et Washington a exhorté toutes les parties à "faire en sorte d'éviter la mort de civils et que [...] la violence baisse".
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dit suivre "avec une grande inquiétude la dangereuse escalade" de la violence.
La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens, est soumis à un blocus israélien depuis la prise de contrôle du mouvement islamiste Hamas en 2007.
Le territoire a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.
En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.
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