«La rémunération de Carlos Ghosn n'est pas légitime»

Carlos Ghosn, patron de l'alliance Renault-Nissan lors du salon de l'automobile à Pékin, le 25 avril.

L'assemblée générale d'actionnaires a rejeté à la majorité le salaire du patron de Renault, une première en France. Le cabinet Proxinvest faisait partie des frondeurs. Son directeur général explique les raisons de cette colère.

«Carlos Ghosn : 7,2 millions d’euros pour un mi-temps ?» C’est ainsi que le cabinet Proxinvest, spécialisé dans le conseil aux investisseurs, titrait l’une de ces notes en 2015. Le salaire du patron de Renault et de Nissan, qui a doublé en 2014, agite de plus en plus la sphère financière. Vendredi, les actionnaires de Renault ont rejeté sa rémunération au titre de l’année 2015. Une première depuis l’instauration du «Say on Pay» en 2014. Les porteurs sont désormais consultés, à titre consultatif. A 54,12%, ils ont émis un avis négatif sur les émoluments du PDG du constructeur qui se sont élevés l’an dernier à 7,251 millions d’euros – 1,23 million d’euros en salaire fixe, 1,78 million pour la part variable et 4,18 millions sous forme de d’actions de performance. A cette somme, il faut ajouter les 8 millions qu’il touche en tant que patron de Nissan. Une situation intolérable pour Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest.

Cette double rémunération est abusive, selon vous ?

Dans ces proportions, oui. A partir du moment où Carlos Ghosn partage son temps entre Nissan et Renault, ce qu’il avoue lui-même, c’est comme s’il faisait deux mi-temps. Il devrait donc être payé chez Renault deux fois moins qu’un dirigeant du CAC40. Or, la moyenne dans le CAC40, c’est 4,3 millions d’euros au total. J’estime que la rémunération devrait tourner autour de 2 millions d’euros, ce qui est déjà une belle somme. Il n’est pas légitime de recevoir un total annuel de 15 millions d’euros, Renault et Nissan compris, alors que la moitié des dirigeants du CAC40 gagne moins de 3,7 millions. Il touche l’équivalent de 761 fois le Smic, c’est énorme.

Même les grands actionnaires ne comprennent pas qu’on accepte un écart aussi important entre le salarié de base et (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Infiltré chez Daech
Traité transatlantique: Fillon «ne souhaite pas» que la France signe
Tafta: François Hollande «dira non à toute conclusion qui mettrait notre agriculture en difficulté»
Primaires à droite: Bayrou tacle Sarkozy, Le Maire et la «surenchère»
Mélenchon sur la violence dans les manifs: «au rythme où on va, quelqu’un va mourir»