« Régler la guerre en Ukraine en 24h », la promesse qui va rattraper Donald Trump après sa réélection
UKRAINE - Les promesses de campagne, c’est bien, il va maintenant falloir les tenir. Donald Trump a été élu à nouveau président des États-Unis, ce mercredi 6 novembre, à la grande crainte des démocrates et de leurs partisans. Et il n’y a pas qu’au sein de son pays que le nouveau président est attendu au tournant : en Ukraine aussi on se pose beaucoup de questions.
Dès l’annonce de sa victoire, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a félicité Donald Trump, espérant que son élection aidera l’Ukraine à obtenir une « paix juste ». « J’apprécie l’engagement du président Trump en faveur de l’approche “la paix par la force” dans les affaires mondiales. C’est exactement le principe qui peut concrètement rapprocher l’Ukraine d’une paix juste », a dit le dirigeant ukrainien.
Mettre fin à la guerre en « 24 heures »…
Et pour cause, durant sa campagne, Donald Trump a martelé à maintes reprises pouvoir imposer une paix en Ukraine en un claquement de doigts, sans jamais expliquer comment. Ceci en décriant toutefois l’ampleur de l’aide versée à Kiev pour résister à l’invasion russe. Il a aussi tenu des propos laudateurs à l’égard de Vladimir Poutine, ce qui semble aller à l’encontre de la fameuse « paix juste » réclamée par Kiev.
« Si j’étais président, et je le dis, je mettrai fin à cette guerre en une journée. Ça prendrait 24 heures. Je connais bien Zelensky, je connais bien Poutine », avait-il déjà assuré en mai 2023, interviewé par l’ancien homme politique et figure du Brexit Nigel Farage. Il évoquait même une « négociation facile » En septembre dernier, il déclarait avoir un « plan précis pour arrêter l’Ukraine et la Russie », mais voulait « garder la surprise » à ce sujet. « Si je gagne, en tant que président élu, je ferai en sorte qu’un accord soit conclu, c’est garanti », a-t-il dit.
Here's my conversation with @realDonaldTrump
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Timestamps:
0:00 - Introduction
1:09 - Psychology of winning and losing
3:51 - Politics is a dirty game
5:28 - Business vs politics
8:04 - War in Ukraine
9:53 -… pic.twitter.com/64pCfH8JPs— Lex Fridman (@lexfridman) September 3, 2024
... mais garder « l’effet de surprise »
Mais quand il lui a été demandé d’expliquer son plan, le républicain a insisté sur la nécessité de garde un « effet de surprise ». « Si je vous les donne, je ne pourrai pas les utiliser », avait-il lancé lors d’une interview avec le podcasteur américain Lex Fridman.
En mai 2023, il précisait toutefois : « Ça tient beaucoup à l’argent, ça tient beaucoup à l’aide militaire. Vous savez ce que nous (les États-Unis, ndlr) donnons ». Et d’insister : « Mais moi, je réglerai l’accord dans les 24 heures. Cette guerre doit être arrêtée. Cette guerre est un désastre ». Dans une autre prise de parole, il avait évoqué le fait d’obliger les belligérants à négocier.
Quitte à ce que l’Ukraine, soutenue financièrement et militairement par les États-Unis, cède une partie des territoires occupés par la Russie, comme le révélaient des sources au Washington Post dès avril dernier.
L’Ukraine espère une « paix juste »
C’est aussi pour cela que dans son message, le président Zelensky a relevé « l’engagement du président Trump en faveur de l’approche de “la paix par la force” dans les dossiers internationaux. C’est exactement le principe qui peut rapprocher concrètement l’Ukraine d’une paix juste ». Cela en dépit d’obstructions du camp républicain à des votes en faveur d’un plan d’aide à l’Ukraine plus tôt cette année.
Comme le souligne l’AFP, en Europe comme en Ukraine, la crainte est de voir Donald Trump forcer l’Ukraine à négocier avec la Russie dans des conditions très favorables à Moscou. Redoutant cette issue, Volodymyr Zelensky appelle à « un soutien bipartisan fort à l’Ukraine ». « Nous espérons renforcer notre partenariat stratégique », a déclaré le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, tout en plaidant lui aussi pour une « paix juste ».
Dans sa prise de parole pour féliciter Donald Trump, le président ukrainien a rappelé sa « formidable » rencontre avec le républicain à New York en septembre, au cours de laquelle ils ont « discuté en détail du partenariat stratégique entre l’Ukraine et les États-Unis, du plan de victoire et des moyens de mettre un terme à l’agression russe contre l’Ukraine ».
Reste plus qu’à voir si le 47e président des États-Unis tient sa promesse, et comment il compte y parvenir en tenant compte des exigences des deux partis.
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