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La région Indopacifique, nouveau centre du monde

L’"affaire des sous-marins", c'est-à-dire l’annulation de l’achat de 12 submersibles construits par la France pour l’Australie, a fait surgir le concept d’Indopacifique. Professeure des universités en science politique à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), Delphine Allès revient sur cette notion pour Sciences et Avenir.

"Affaire des sous-marins". Delphine Allès est professeure des universités en science politique à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), dont elle dirige la filière de Relations internationales. Egalement chercheuse au Centre Asie du Sud-Est (Case), cette experte répond aux questions de Bernadette Arnaud pour Sciences et Avenir.

Le concept d'Indopacifique a récemment surgi dans les débats. Quelle est cette nouvelle zone géographique devenue le théâtre d’un grand jeu des puissances mondiales ? Quels sont les intérêts de souveraineté de la France dans la région ? Delphine Allès, professeure à l’Inalco, décrypte ces questions en rappelant que la France y est présente avec ses Départements et Régions françaises d’outre-mer, représentant une population de 1,65 million d’habitants, et que 93% de sa zone économique exclusive (ZEE), y est à protéger.

"L’Indopacifique est un concept politique et stratégique avant d’être géographique"

Sciences et Avenir : Pouvez-vous nous préciser ce que recouvre exactement le terme d’espace Indopacifique ?

Delphine Allès : L’Indopacifique est un concept politique et stratégique avant d’être géographique. Il a d’abord été employé en 2007 par un ancien marin indien devenu directeur de la National Maritime Foundation à New Delhi, avant d’être repris par l’ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe puis par les dirigeants des États-Unis, de l’Australie… et finalement par la quasi-totalité des acteurs de la région. Le concept a donc d’abord été utilisé par les membres de ce que l’on appelle le QUAD, - le partenariat de dialogue stratégique quadrilatéral entre les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie, qui promeuvent l’idée d’un Indopacifique "libre et ouvert" et d’un ordre international "fondé sur le droit" - deux idées qui ont vocation à souligner le contraste avec la présence de plus en plus affirmée de la Chine dans la région, même si les tenants de l’Indopacifique ne s’opposent pas tous ouvertement à Pékin.

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