Réfugiés ukrainiens en Europe: l'accueil temporaire montre ses limites
Après les mesures d'urgence, penser à long terme. Tel est le principal enseignement d'une enquête de l'Agence européenne des droits fondamentaux (FRA). Quatre millions de réfugiés de guerre ukrainiens, c'est le plus grand défi humanitaire auquel l'Europe fait face depuis la Seconde Guerre mondiale. Défi relevé dès les premières semaines avec l'activation du statut de protection temporaire de l'UE, une mobilisation générale de la société civile. Menée à l'automne auprès de 14 500 personnes dans les dix pays*, qui ont accueilli le plus de réfugiés au début du conflit, l'étude « Fuir l'Ukraine » montre qu'il faut voir plus loin que l'accueil d'urgence. Trois questions à Nicole Romain, porte-parole de l'Agence européenne des droits fondamentaux.
RFI : Quels sont aujourd'hui les principales difficultés que les réfugiés rencontrent ?
Nicole Romain : Elles concernent l'éducation, la santé, le travail et évidemment, par conséquent, les moyens financiers. Sur l'éducation, on constate qu'au moment de l'enquête, c'est-à-dire l'année dernière, 60% des enfants suivaient encore un enseignement en ligne avec une école en Ukraine, ils n'étaient pas scolarisés dans le pays d'accueil, c'est un grand défi si on regarde vers le futur. Deuxièmement, la santé, tant l'accès aux soins que l'état de santé des réfugiés, sont une préoccupation. L'accès aux soins, par exemple, peut être freiné par les problèmes de langue.
En ce qui concerne l'accès à l'emploi, quelle est la situation ?
Les réfugiés que vous avez interrogés envisagent-ils leur retour en Ukraine, et si oui dans quel délai ?