Réfugiés : un Français accueille 15 Ukrainiens depuis le début de la guerre

Grégory Philippe a décidé de mettre à disposition de réfugiés ukrainiens exilés en France une maison dont il est propriétaire dans les Hauts-de-Seine. Quinze personnes y logent aujourd'hui, sans savoir si elles pourront un jour rentrer chez elles.

La France a accueilli un peu plus de 100.000 réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre. Quinze d'entre eux logent dans une maison de Villeneuve-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, mise à disposition par Grégory Philippe, le secrétaire de l'association La Maison ukrainienne. Sa vie aussi a changé dans la nuit du 23 au 24 février 2022, lorsque la Russie a lancé l'invasion de l'Ukraine.

"Dans les premières heures du 24 février, j'écrivais encore à une amie ukrainienne qui habite à Paris pour la rassurer, lui dire que jamais la Russie n'attaquerait l'Ukraine, que ce serait pour elle un suicide. Et quelques heures plus tard seulement, et bien la guerre est arrivée."

Grégory Philippe a alors décidé de prendre sa part dans l'effort d'accueil des Ukrainiens exilés, en mettant à disposition une maison entière dont il est propriétaire.

"Cette maison était inoccupée parce qu'elle était destinée à être vendue et très rapidement, par cette amie ukrainienne de Paris, nous avons fait venir des réfugiés de la région de Kiev, deux personnes et ensuite les cinq appartements ont été occupés, jusqu'à ce qu'ils soient quinze actuellement", détaille-t-il.

Pour Bodgan, 18 ans, "tout a changé" avec la guerre

Parmi ces personnes, Bogdan Yarovenko, un étudiant originaire de Kherson qui a fêté ses 18 ans en France après avoir fui la guerre et qui, à son arrivée, ne parlait pas un mot de Français. Il raconte en quoi sa vie a été bouleversée par le conflit.

"Tout a changé malheureusement. C'était très difficile [au début] parce que tout le monde parlait français et pour moi c'était quelque chose de nouveau", explique-t-il.

Malgré ces difficultés, il est aujourd'hui intégré, parle un Français quasi parfait et ne prévoit pas de retourner sur sa terre natale car il considère que son arrivée en France est "une nouvelle page pour changer [sa] vie" et que "retourner en Ukraine, actuellement c'est difficile".

Il évoque aussi son futur en tant qu'étudiant, lui qui était scolarisé au lycée naval de Kherson à l'arrivée des Russes. "Je veux faire de l'informatique, je veux créer des sites, quelque chose comme ça".

Pour d'autres Ukrainiens exilés, l'intégration est plus compliquée et ils attendent surtout de savoir quand ils pourront rentrer chez eux.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Allemagne : quelles difficultés rencontrent les réfugiés ukrainiens ?