Réforme des retraites : la suppression des régimes spéciaux adoptée après deux jours de débats

Résultat du vote sur l’article 1er de la réforme des rertaites au Sénat, ce samedi 4 mars.
Résultat du vote sur l’article 1er de la réforme des rertaites au Sénat, ce samedi 4 mars.

POLITIQUE - L’Assemblée avait mis quatre jours pour y parvenir. Le Sénat à majorité de droite a voté ce samedi 4 mars, deux jours après le début des débats, l’extinction de plusieurs régimes spéciaux, dont ceux de la RATP et des énergéticiens, prévue dans l’article premier de la réforme des retraites, seulement pour les futurs embauchés.

Il est prévu que les agents recrutés à compter de septembre 2023 soient affiliés au régime de droit commun pour l’assurance vieillesse. Les salariés concernés déjà en poste conservent leurs avantages. C’est la « clause du grand-père ». La mesure, à laquelle s’opposait la gauche, a été adoptée par 233 voix « pour » et 99 « contre ».

La gauche s’est appropriée la parole toute la journée contre cette première mesure très sensible du projet gouvernemental qui prévoit l’extinction progressive de cinq régimes spéciaux (industries électriques et gazières, RATP, Banque de France, clercs et employés de notaire, membres du Conseil économique, social et environnemental).

« Vous allez créer le chaos »

« Quand on lit cet article, c’est un petit peu l’auberge espagnole », a raillé la socialiste Marie-Pierre de la Gontrie, pour qui « ce qui intéresse le gouvernement, c’est la RATP et les électriciens et gaziers ». Plusieurs sénateurs de gauche ont dit en souriant que la réforme allait « compliquer la tâche de Jean Castex » en vue des JO de 2024.

La communiste Eliane Assassi a dénoncé « un serpent de mer qui se nourrit des rancœurs et des ressentiments », l’écologiste Guillaume Gontard « un jeu dangereux sur les clivages qu’on essaie de faire monter entre les Français ».

« Vous allez créer le chaos dans le pays », a affirmé le communiste Pierre Laurent. Les énergéticiens ont entamé dès vendredi une grève reconductible contre le projet de réforme, avec des baisses de production d’électricité dans plusieurs centrales nucléaires, prélude à la journée de « mise à l’arrêt » de la France prévue le 7 mars. L’intersyndicale RATP a appelé à une grève reconductible à partir de cette date.

La « clause du grand père » remise en question ?

Dans l’hémicycle du Sénat le débat sur le sujet n’est pas clos puisque doit encore être examiné dans la suite du texte, après l’article 7, un amendement du patron des sénateurs LR Bruno Retailleau contre la « clause du grand-père ».

Contrairement au gouvernement, le sénateur vendéen souhaite que la suppression progressive des régimes spéciaux s’applique à des salariés déjà en poste.

« Mon amendement propose une convergence (entre les régimes, NDLR) jusqu’en 2040, il n’y a rien de brutal alors que pour tous les Français, à partir du 1er septembre, la réforme commencera progressivement à s’appliquer », insiste-t-il.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt a redit samedi dans l’hémicycle son opposition à cet amendement qui pourrait être rejeté, faute de soutien des centristes.

À voir également sur Le HuffPost :

Grève du 7 mars : vers une mobilisation massive contre la réforme des retraites

La popularité d’Emmanuel Macron toujours aussi terne - SONDAGE EXCLUSIF