La réforme des retraites est « payée par les mères de famille », selon Bruno Retailleau

Selon Retailleau, ce sont « les mères de famille qui paient » la réforme des retraites

Le patron des Républicains au Sénat veut corriger une « injustice » de la réforme, qui fait selon lui disparaître les « trimestres de majoration de maternité ».

POLITIQUE - Les Républicains voteront « bien sûr » la réforme des retraites au Sénat, mais pas sans corriger quelques « injustices ». Voici ce qu’a annoncé Bruno Retailleau ce mardi 28 février, insistant notamment sur l’une d’entre elles portant sur « les mères de famille qui paient la réforme », a expliqué le patron des sénateurs LR.

« Aujourd’hui, ce sont les mères de famille qui paient la réforme parce que le recul des deux années d’âge légal de départ se fait sur leur dos », a détaillé le sénateur de Vendée sur le plateau de CNews ce mardi. Un « paradoxe », créé selon lui par la suppression dans le projet gouvernemental des « trimestres de majoration de maternité », à savoir quatre trimestres par enfant accordés automatiquement à la mère pour pallier l’incidence de la maternité sur sa vie professionnelle.

« Un régime par répartition, c’est un régime démographique. Soit on veut valoriser celles qui ont mis au monde des enfants et ont contribué à consolider le régime par répartition, soit on veut plus d’entrées et d’immigration », déclare Bruno Retailleau, sans faire mystère de son choix : « Nous, on veut plus d’enfants ».

Pour « faire place à une politique familiale dans ce régime de retraites par répartition », l’élu vendéen souhaite donc « qu’on octroie à ces femmes une surcote de 5 %, pour celles qui travailleront au-delà des 63 ans ».

Le chef des sénateurs LR entend bien faire pression sur le gouvernement sur ce point. Favorable au principe de la réforme, il assurait néanmoins trois jours plus tôt dans Le Parisien que « le gouvernement n’aura pas l’aval du Sénat sans mesures fortes pour les mères de famille ».

Dussopt ne dit pas non

Et ce message a visiblement été entendu. Le même jour, le ministre du Travail Olivier Dussopt s’est montré ouvert à la discussion. « Nous sommes ouverts à travailler sur ce point-là », a-t-il répondu à Bruno Retailleau sur BFMTV, tout en prévenant : « Des âges différenciés entre les hommes et les femmes, ce n’est pas très juste. »

Néanmoins, la politique nataliste défendue en creux par la droite - et l’extrême droite - n’est pas sans faire tiquer les élues, y compris dans la majorité. Lors des débats à l’Assemblée, alors que la droite venait d’exposer ses pistes en matière de politique familiale, réclamant une modulation de la CSG des mères de famille en fonction du nombre d’enfants à charge, la députée Renaissance Prisca Thévenot s’était agacée de voir les femmes réduites à « un utérus » destinées à « régler le problème de la société par la natalité ».

Le texte de réforme des retraites arrive en commission au Sénat ce mardi après-midi, avant l’examen dans l’hémicycle à partir de jeudi.

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