Réforme des retraites : manifestations spontanées place de la Concorde et dans plusieurs villes de France

GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Un scénario similaire à celui de jeudi soir se dessine en France avec plus de 4 000 manifestants réunis à Paris, non loin de l’Assemblée nationale.

RÉFORME DES RETRAITES - Comme jeudi, jour de déclenchement de l’article 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, un rassemblement de plusieurs milliers de personnes a lieu à Paris, sur la place de la Concorde. Et des actions similaires sont observées un peu partout dans l’Hexagone, ce vendredi 17 mars.

Pas moins de 2 500 manifestants, selon l’AFP, ont une nouvelle fois rejoint la place qui fait face au Palais Bourbon dans la capitale française en fin de journée, pour protester contre la réforme des retraites et le recours à l’article 49.3, après plusieurs actions de lycéens et d’étudiants dans la journée.

À Toulouse, Lille, Strasbourg ou encore Montpellier, des manifestations souvent qualifiées de « sauvages » ont également eu lieu depuis le début de la journée. Avec toujours la même colère contre la décision prise jeudi par le gouvernement.

Place de la Concorde, acte II

À Paris, la foule a grossi vers 19 heures, dans une ambiance plutôt calme, selon des journalistes AFP. Mais de premiers heurts ont finalement éclaté peu après 20 heures alors que plus de 4 000 manifestants étaient décomptés par la police. Et à l’instar du regroupement de la veille, la police a répondu par plusieurs charges et des tirs de gaz lacrymogène, après des tirs de mortiers et des jets de pavés lancés dans leur direction.

Des feux ont également été allumés par les manifestants près du chantier de l’Obélisque, encadré une nouvelle fois par les forces de l’ordre. Un mannequin à l’effigie du chef de l’État français a d’ailleurs été brandi avant d’être jeté dans les flammes. Les départs de feux avaient été la veille le déclencheur pour permettre à la police d’évacuer la place parisienne.

Un peu plus tôt, quelque 200 personnes, des jeunes essentiellement, s’étaient réunies devant le commissariat du 1er arrondissement de Paris, où deux étudiants interpellés dans la matinée près de Tolbiac ont été placés en garde à vue.

Des étudiants se sont aussi rassemblés en fin de matinée devant le site de Tolbiac de l’université de Paris 1, bloqué administrativement à titre préventif, rejoints par d’autres qui s’étaient retrouvés place de la Sorbonne.

Les étudiants (entre 150 et 400 selon leurs chiffres) ont également tenté d’organiser une manifestation improvisée, pour soutenir des éboueurs grévistes à l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine, mais le mouvement a été rapidement réprimé par la police, ont-ils indiqué. Et quelques lycées ont également été bloqués vendredi, comme les lycées Turgot et Henri-IV à Paris.

Jeudi, les étudiants étaient déjà à la manœuvre dans Paris. Ils étaient plus de 1 600 à défiler au départ de la Sorbonne avant de rejoindre la foule de manifestants massée sur la place de la Concorde.

Des manifestations spontanées dans l’Hexagone

Sans doute inspirés par les images de rassemblement de la veille à Paris et dans d’autres villes de France, les opposants à la réforme souhaitée par Emmanuel Macron ont décidé de battre spontanément le pavé dans plusieurs métropoles ce jeudi, à l’image de Rennes, Strasbourg ou Lille, comme en attestent ces images partagées sur les réseaux sociaux.

À Bordeaux, un cortège de manifestants réuni à partir de 17 h 30 place de la Victoire s’est ensuite rendu jusqu’à la gare Saint-Jean, menaçant de bloquer une nouvelle fois la gare, comme cela avait déjà été le cas un peu plus tôt dans la journée. Mais le regroupement a finalement été dispersé dans le calme.

Sur l’ensemble de l’Hexagone, une quinzaine de sites universitaires ont été bloqués vendredi (Nanterre, centre Cassin de Paris 1 ou Mulhouse) et une vingtaine d’autres occupés (Bordeaux Montaigne, Lyon 2…), selon le syndicat étudiant L’Alternative, en pointe dans ce mouvement.

VIDÉO-Réforme des retraites : "moi, je bloquerais Paris", les manifestants bien décidés à poursuivre la mobilisation, 49-3 ou pas