Réforme des retraites : « Une majorité existe », martèle Borne à l’Assemblée
POLITIQUE - Comme un ultime cri du cœur. C’est une Première ministre particulièrement offensive qui a défendu la réforme des retraites à l’Assemblée nationale à la veille de la commission mixte paritaire, ce mardi 14 mars. Élisabeth Borne l’assure : « Une majorité existe » pour faire passer le texte sans recourir au 49.3.
En réponse à une question du député MoDem Jean-Paul Mattei qui réclamait des « garanties », la Première ministre a choisi l’anaphore pour faire passer son message. « Dans cette Assemblée, une majorité existe qui croit au travail, y compris au travail des seniors. Une majorité existe qui croit au système de retraite par répartition et qui veut garantir à notre jeunesse qu’elle en bénéficiera », martèle Élisabeth Borne dans une tirade de plusieurs minutes.
"Une majorité existe" : l'anaphore d'@Elisabeth_Borne, qui défend la réforme des retraites et promet aux députés qu… https://t.co/UKrJtGtuDc
— LCP (@LCP) Voir le tweet
Usant toujours de la même figure rhétorique, la cheffe du gouvernement est revenue sur tous les points essentiels et parfois controversés du texte, comme les carrières longues, la pénibilité, la fin des régimes spéciaux, l’augmentation des petites pensions ou encore les inégalités entre les femmes et les hommes.
« Une majorité existe qui n’a pas peur des réformes, même impopulaires, quand elles sont nécessaires. Une majorité existe qui fera toujours passer la responsabilité avant l’affichage, la posture ou les petits calculs du coup d’après. Une majorité existe, qui ne se laisse intimider ni par les insultes, ni par les menaces, ni par le vandalisme sur les permanences », a ajouté Élisabeth Borne dans une allusion évidente à la tenue des débats à l’Assemblée, marquée par deux sanctions contre des députés insoumis, ainsi qu’aux hésitations d’une partie des députés Les Républicains sur le vote du texte.
Voter la réforme des retraites, ce n’est « pas un soutien au gouvernement », a-t-elle d’ailleurs assuré en direction de ces derniers. « Vous serez (...) conduits à vous exprimer sur la réforme des retraites. Pas sur un soutien au gouvernement, mais sur ce projet, sur ce projet seulement », a-t-elle souligné dans une ultime tentative pour s’assurer le ralliement indispensable des élus de la droite.
Après le vote favorable du Sénat, l’ensemble du gouvernement a assuré « ne pas vouloir du 49.3 ». Néanmoins, en dépit de l’assurance affichée par la Première ministre, le vote du Palais Bourbon à la réforme à l’issue de la commission mixte paritaire (et à condition que cette dernière soit conclusive) est loin d’être acquis, comme le montre notre infographie ci-dessous. « On ne lit pas dans une boule de cristal, on travaille. On n’ira pas au vote si on sait qu’on va perdre », a confié le cabinet de la Première ministre au Monde.
À voir également sur Le HuffPost :
Réforme des retraites : Supprimer le 49.3 ? Une proposition de loi écologiste déposée
Comment Macron ferme la porte à l’intersyndicale, sans l’avouer