Réforme des retraites : Macron « fébrile » avec sa menace de dissolution, selon l’opposition

Macron « fébrile » après sa menace de dissolution, selon l’opposition (ici Emmanuel Macron photographié sur le perron de l’Élysée le 7 mars) (Photo by JULIEN DE ROSA / AFP)
Macron « fébrile » après sa menace de dissolution, selon l’opposition (ici Emmanuel Macron photographié sur le perron de l’Élysée le 7 mars) (Photo by JULIEN DE ROSA / AFP)

POLITIQUE - La dissolution, entre le plat et le dessert. Selon plusieurs participants à un dîner qui a réuni les huiles de la majorité à l’Élysée ce mercredi 15 mars au soir, Emmanuel Macron a fait planer la menace de dissoudre l’Assemblée en cas de vote négatif cet après-midi sur sa très contestée réforme des retraites. Le chef de l’État avait déjà brandi ce bâton en septembre en cas de « chienlit » sur le texte.

De quoi faire réagir les oppositions, de droite ou de gauche, à l’orée d’une journée cruciale. Pour beaucoup de responsables opposés au texte, cette menace signe la « fébrilité » du chef de l’État, qui n’est toujours pas assuré de pouvoir compter sur une majorité de votes au Palais Bourbon.

« Chiche », a ainsi lancé, bravache, Marine Le Pen, ce mercredi sur BFMTV, pour qui « retourner devant le peuple ne pose aucun problème. » « Après les achats de voix, les menaces… On a toute la panoplie ! », a ironisé la cheffe de file du RN à l’Assemblée, comme vous pouvez le voir ci-dessous, reprenant à son compte des accusations formulées çà et là sur les coups de fil aux députés LR rétifs à la réforme de la part des ministères.

Un message aux LR

Un son de cloche semblable du côté d’Olivier Faure. Le chef du Parti socialiste s’est exprimé quelques heures après les informations publiées par BFMTV sur la menace de dissolution, voyant derrière cela « une fuite organisée par l’Élysée adressée à ses troupes hésitantes et aux Républicains. » Pour lui, cela « dit surtout la fébrilité d’un président qui après avoir mis sous camisole le débat, agite maintenant la peur d’une dissolution pour obtenir une majorité. »

Comme à l’automne, le message présidentiel, adressé à ses troupes mais répercuté hors les murs du palais, semble avant tout être destiné aux députés Les Républicains avant un moment crucial. « Le fait de menacer de dissolution, ça prouve surtout qu’Emmanuel Macron a peur. Et qu’il a tout essayé », a directement répondu le député LR Pierre-Henri Dumont hier sur BFMTV.

Et d’ajouter : « Ils ont essayé de débaucher les députés les uns après les autres en les appelant, en leur promettant un nouveau rond-point, une nouvelle maternité, des effectifs supplémentaires dans des commissariats de police… Tout cela est grotesque. »

Ce mercredi matin, l’insoumis François Ruffin pointait sur France Inter la « très grande fragilité » de l’exécutif, contraint à des « bidouillages, les ministres qui promettent un gymnase contre un [...] vote », ou à proposer des « certificats de médecin pour aller au vote par procuration ».

Emmanuel Macron a organisé une dernière réunion avec les chefs de partis et de groupes parlementaires de son camp, ce jeudi matin, avec un espoir : aller au vote au Palais Bourbon, a fait savoir l’Élysée, la veille en fin de soirée, sans passer par le 49.3, cette arme constitutionnelle décriée. Pour l’instant, les décomptes des uns et des autres arrivent toujours à la même conclusion : l’issue se jouera à quelques voix près.

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