Réforme des retraites : l'intersyndicale demande à voir Emmanuel Macron "en urgence"
La demande des syndicats n'a que peu de chance d'aboutir alors que le dialogue semble rompu entre l'Élysée et les centrales. Depuis sa réélection, le président n'a jamais reçu l'intégralité d'entre elles.
Une demande qui risque de rester lettre morte. Après une journée de mobilisation historique contre la réforme des retraites ce mardi, l'intersyndicale a réclamé à "être reçue en urgence" par Emmanuel Macron.
"Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique", a dénoncé dans un communiqué le front syndical, uni contre la retraite à 64 ans.
Dialogue rompu en septembre
Le dialogue est rompu depuis des mois entre l'Élysée et les centrales. Depuis sa réélection, Emmanuel Macron a pourtant bien tenté de renouer les discussions, après un premier quinquennat jugé éloigné des corps intermédiaires.
Un déjeuner de travail est ainsi organisé en juin dernier pour évoquer les futurs chantiers dont la réforme des retraites. Avec un certain succès: seul Philippe Martinez boude l'exercice.
Mais en septembre, le ton monte alors que le gouvernement planche sur la réforme de l'indemnisation chômage. Seules la CFDT, la CFTC et l'UNSA décident de participer à la réunion de lancement du Conseil national de la refondation sur lequel mise pourtant beaucoup le président.
Des négociations sur les retraites "déjà ficelées"
Matignon tente ensuite de reprendre la main en lançant à l'automne un cycle de concertation sur la réforme des retraites, sans convaincre.
"On nous reçoit mais tout est déjà ficelé. On a déjà prévenu que si on allait sur les 64 ans, ça allait coincer", explique alors Philippe Martinez sur BFMTV.
En janvier, rebelote avec un rendez-vous avec Élisabeth Borne, à quelques jours de la conférence de presse qui dévoile les contours du projet de loi.
"La réforme telle qu’elle est désormais envisagée va créer beaucoup de conflictualité sociale", met en garde Laurent Berger devant les journalistes.
Un "appel à la responsabilité" qui ne passe pas
Depuis, le dialogue semble totalement rompu. L'appel d'Emmanuel Macron à "la responsabilité" des syndicats à la veille d'une journée de mobilisation en février est très mal passé. "Bordel, on n’est pas responsables depuis le début? On ne fait pas le boulot? Franchement!", s'était agacé le numéro 1 de la CFDT sur France info.
Emmanuel Macron, relativement discret, depuis le début de la contestation, a donné sa vision de la réforme lors du salon de l'agriculture. Interpellé à de nombreuses reprises, il a jugé qu'il n'y avait "qu'une solution: travailler davantage".
Article original publié sur BFMTV.com
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