Réforme des retraites : que contient le projet de loi ?

La réforme des retraites est dans toutes les bouches, mais ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver. « Le HuffPost » vous résume les points principaux de ce texte.

POLITIQUE - C’est le jour J. L’examen de la réforme des retraites commence ce lundi 6 février dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, alors que l’opposition a déposé près de 20 000 amendements. L’occasion de revenir point par point sur les mesures les plus importantes du texte du gouvernement.

Âge de départ et durée de cotisation

D’abord, le principal point de crispation, le report de l’âge légal de départ à la retraite. Aujourd’hui, la majorité des Français peut partir à la retraite à 62 ans. À partir du 1er septembre 2023 et de la génération née en septembre 1961, cet âge va augmenter de trois mois par classe d’âge pour atteindre 64 ans en 2030.

Un report, qui - le gouvernement l’a en partie reconnu par la voix de Franck Riester - va plus pénaliser les femmes que les hommes. Elles partent déjà aujourd’hui plus tard à la retraite, et l’écart va se creuser.

L’autre principale évolution concerne la durée de cotisation. S’il faut aujourd’hui avoir cotisé 42 ans pour avoir sa retraite à taux plein, la réforme prévoit qu’il faudra 43 ans de cotisation, et ce, plus vite que prévu. La loi Touraine de 2014 prévoyait en effet que cette durée ne serait atteinte qu’à l’horizon 2035, la réforme vise désormais 2027.

Un nouveau seuil pour les carrières longues

En ce qui concerne les carrières longues, c’est-à-dire les gens qui ont commencé à travailler avant 20 ans, le gouvernement ajoute un seuil supplémentaire : pour ceux ayant cotisé avant 18 ans, il sera possible de partir dès 60 ans, ce qui était jusqu’ici possible seulement avant 16 ans. La Première ministre a par ailleurs annoncé dimanche dans le JDD que les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir à la retraite à 63 ans, et non 64 ans.

Pour les personnes déclarées inaptes, la retraite sera toujours possible à partir de 62 ans, et 55 ans pour les travailleurs handicapés.

Quoi qu’il en soit, ce qui ne bouge pas, c’est qu’à 67 ans, il sera toujours possible de partir à la retraite à taux plein, que l’on ait cotisé ou pas tous ses trimestres.

Côté pénibilité, le texte du gouvernement propose d’abaisser certains seuils pour faciliter l’acquisition de points. Il faudra par exemple justifier de 100 nuits de travail par an, et non plus de 120 nuits, pour faire valoir ses droits à la pénibilité.

La suppression de certains régimes spéciaux

Cette réforme signe aussi la disparition de nombreux régimes spéciaux, comme celui de la RATP, celui des industries électriques et gazières mais pas celui des marins ou de l’Opéra de Paris. En vertu de ce qu’on appelle la « clause du grand-père », seuls les nouveaux embauchés sont concernés.

Une revalorisation de la retraite minimale

Concernant les pensions en elles-mêmes, la réforme prévoit que la retraite minimale sera d’au moins 85 % du Smic net, ce que le gouvernement estime à près de 1 200 € brut. Cette revalorisation va concerner les retraités futurs et actuels ayant validé une carrière complète, à temps plein et au Smic. Une mesure qui ne concerne donc pas toutes les petites retraites.

Enfin, la réforme vise aussi la mise en place d’un « index senior », qui doit obliger les entreprises de plus de 300 salariés à publier la part de seniors recrutés et maintenus en emploi, sous peine d’une sanction financière.

Faut-il l’élargir aux plus petites entreprises ? Faut-il plus de mesures coercitives pour encourager l’emploi des seniors ? Dans cette réforme, c’est l’un des seuls points sur lequel le gouvernement semble ouvert aux propositions des députés.

VIDÉO - "On peut faire fléchir le gouvernement" : à Paris, les manifestants contre la réforme des retraites croient à la réussite du mouvement

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