Réforme des retraites : Bruno Retailleau et les sénateurs LR posent leurs conditions
RETRAITES - Bruno Retailleau pose ses conditions. Au cours d’un entretien avec la Première ministre Élisabeth Borne sur la réforme des retraites, le président du groupe Les Républicains au Sénat a indiqué jeudi 5 janvier qu’il ne donnerait son aval au texte qu’après avoir obtenu des garanties sur les petites pensions, et notamment celles des femmes.
Dans un compte rendu fait à l’AFP, le chef de file des sénateurs Républicains s’est d’abord enorgueilli de l’importance de son parti pour le bon déroulement de la réforme. « J’ai l’impression que le point d’atterrissage du gouvernement sera la proposition du Sénat », a-t-il affirmé. « Si le gouvernement propose la réforme que nous votons tous les ans, quel serait l’argument qui ferait qu’aujourd’hui on ne la vote pas ? », s’est-il interrogé à l’issue de cet entretien.
Dans cette réforme, le sénateur de Vendée a évoqué « un mix » entre d’une part le report de l’âge de départ à « 64 ans plus que 65 ans », et d’autre part « la durée de cotisation ». « On ne va pas au-delà des 43 annuités de cotisation mais on y va plus vite. La réforme Touraine concernait la génération 1973, sans doute ce sera 1967 », a-t-il ajouté.
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Mais « au-delà de ce cadre général restent en suspens un certain nombre de points importants », a fait valoir Bruno Retailleau. Sur les petites retraites, il a plaidé pour « définir une trajectoire de convergence pour les retraités actuels » afin « qu’il y ait sur quelques années un rattrapage ». Une telle mesure permettrait selon lui de porter à « 85 % du smic, soit 1 200 euros » leur pension en cas de carrière complète.
Borne « ouverte » sur ces trois sujets
« La question des petites retraites et de cette convergence sera pour nous un point important de notre appui à la réforme », a assuré le sénateur, insistant sur le fait qu’« on ne peut pas dissocier la question des petites retraites de celle de la retraite des femmes ». Et d’illustrer le cas « des mères de famille qui, parce qu’elles ont eu des enfants, ont pris des emplois à temps partiel, ou ont eu une carrière hachée ».
Enfin, sur les régimes spéciaux, « pour qu’il n’y ait pas d’injustice, s’il y a décalage de deux ans dans le privé, il doit y avoir un décalage de deux ans pour les régimes spéciaux, après une période de convergence », a-t-il affirmé. « On ne pourrait pas obtenir notre accord si ces points étaient négligés », a averti Bruno Retailleau, qui a senti la Première ministre « ouverte » sur ces trois sujets.
Après de multiples reports, le très controversé projet de réforme des retraites du gouvernement doit finalement être présenté le 10 janvier prochain à l’Assemblée nationale. Si nul ne connaît encore son contenu exact, il est une certitude pour l’Élysée et Matignon : il faut retrouver « l’équilibre du système de retraite à l’horizon 2030 ». Ce qui passerait forcément selon eux par un recul de l’âge légal de départ, même si les 65 ans, un temps évoqués par le président, ne sont « pas un totem », selon Élisabeth Borne.
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