Réforme des retraites : Bayrou fait la leçon au gouvernement

Réforme des retraites : Bayrou fait la leçon au gouvernement
Réforme des retraites : Bayrou fait la leçon au gouvernement

POLITIQUE - À deux doigts de donner un bulletin de notes. Après l’agence Fitch, qui a décidé de dégrader la note de la France en invoquant une « impasse politique » et les mouvements sociaux post-réforme des retraites, François Bayrou fait à son tour une sorte de bilan de ces dernières semaines. Et il n’est pas fameux pour l’exécutif.

Le président du MoDem, le principal allié d’Emmanuel Macron, estime ainsi dans une interview au Journal du Dimanche que « rien n’a été clairement expliqué » dans le projet phare du quinquennat, le gouvernement s’étant selon lui « laissé prendre dans un piège », faute d’avoir porté « le débat sur l’inéluctable rééquilibrage du système. »

« Le débat avec le pays l’inéluctable rééquilibrage du système de retraites n’a pas eu lieu, là est la source de toutes les difficultés », fait valoir François Bayrou, dans ce long entretien publié ce dimanche 30 avril, en expliquant « ne pas arriver à comprendre pourquoi on a accepté sans réagir que l’on accrédite dans l’esprit des Français l’idée que notre système de retraites était aujourd’hui équilibré ».

Pour Bayrou, il aurait « fallu un plan beaucoup plus complet »

Face à « la blague » du discours des oppositions qui contestent la nécessité d’un refinancement du système - selon lui des « esprits égarés » -, l’allié historique de la Macronie déplore notamment que « le gouvernement n’ait pas présenté aux Français » les « chiffres de la comptabilité nationale » : « Pourquoi ? Pour ménager les partenaires sociaux ? Par souci de rassurer Bruxelles ? Ou par conformisme de pensée ? »

« C’est notre conception même de la démocratie qui est en jeu », poursuit le triple candidat malheureux à la présidentielle, en fustigeant l’idée de « croire qu’une fois élus, ce sont les dirigeants qui décident tout seuls, et que la base devra suivre, obéir ou se résigner à une décision prise au-dessus d’elle ».

« Aucune grande réforme ne peut être conduite si l’on n’a pas porté l’exigence de totale information et de prise de conscience partagée », ajoute-t-il encore, en estimant que « les fractures, les résistances et les réticences » viennent « quand l’organisation du pouvoir se réduit à une confrontation entre un “sommet” qui ne dit pas qui il est et ce qu’il veut et une base à qui on ne demande que d’obéir ».

Or, selon lui, « les mécanismes de contrôle du pouvoir d’en haut, l’éternel retour des mêmes éléments de langage, des mêmes réflexes technocratiques ont entravé la mission de réinventer les rapports entre la base et le prétendu sommet ».

Sur le fond, François Bayrou estime qu’il aurait « fallu un plan beaucoup plus complet de retour à l’équilibre sur dix ou douze ans, avec des efforts demandés pas seulement aux salariés, mais aussi à d’autres catégories de la population », en faisant part de sa « souffrance » que les « réformistes » - visant d’une part la CFDT, CFTC, CGC et « de larges pans de FO », d’autre part l’exécutif - « n’arrivent pas à trouver les méthodes du travail en commun ».

Pour le centriste, toujours attentif à faire entendre sa propre petite musique au sein de la majorité, il y a donc « des responsabilités des deux côtés  : « l’approche raide » de la CFDT « et, du côté de l’exécutif, la crainte de se faire ’couillonner’ après avoir fait des concessions ».

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