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Réforme des retraites : Ces élus dénoncent une « provocation » du gouvernement

Ces élus dénoncent la « provocation » du gouvernement avec ses décrets sur la réforme des retraites (photo d’illustration de Borne et Dussopt)
Ces élus dénoncent la « provocation » du gouvernement avec ses décrets sur la réforme des retraites (photo d’illustration de Borne et Dussopt)

POLITIQUE - Nupes mais pas dupes ? Plusieurs élus dénoncent la « provocation » du gouvernement qui vient de publier les deux premiers décrets d’application de sa réforme des retraites, quarante-huit heures avant un nouveau round de mobilisation sociale dans la rue.

Les décrets, publiés ce dimanche 4 juin, déclinent les modalités d’application des articles 10, 11 et 17 de la loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023, sur le fameux couperet des 64 ans et le dispositif des carrières longues. Soit deux points majeurs du projet phare d’Emmanuel Macron, contesté depuis des mois dans la rue et au Parlement.

C’est « évidemment une provocation, à deux jours de la grande manifestation à laquelle nous appelons le mardi 6 juin », a estimé la députée insoumise Clémentine Autain à la mi-journée, dans l’émission Le Grand Jury sur LCI, comme vous pouvez le voir ci-dessous. Pour elle, « le gouvernement ne cesse d’envoyer des bras d’honneur à un peuple en mouvement, à une majorité qui ne veut pas » de sa réforme.

L’élue de la Seine-Saint-Denis a également mis en avant les manœuvres du camp présidentiel pour empêcher le vote qui doit théoriquement avoir lieu jeudi prochain sur l’abrogation de la réforme – à l’initiative du groupe Liot – pour dénoncer une « Macronie qui fait barrage à la République. »

Pour Autain, la Macronie « fait barrage à la République »

Avant elle, plusieurs élus de la Nupes ont également fustigé le timing de l’exécutif dans la mise en scène de cette accélération, certes technique, mais importante pour l’application concrète de la réforme des retraites. Le député communiste Sébastien Jumel critique par exemple sur les réseaux sociaux un « gavage », avec la « promulgation du décret 64 ans en plein week-end, deux jours avant la mobilisation. »

Pour lui, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne agissent « en force contre les Français. » « Nouvelle provocation », martèle encore son collègue insoumis Thomas Portes, toujours sur Twitter, en appelant à « déferler partout » le 6 juin prochain.

Dans ce contexte, le camp présidentiel se défend d’ajouter de l’huile sur le feu. Dans la majorité, on invoque un impératif de réactivité pour être dans les temps voulus par l’exécutif, c’est-à-dire une première application au 1er septembre prochain.

« La réforme poursuit son chemin démocratique, elle a été adoptée, elle a été promulguée, c’est logique qu’il y ait aujourd’hui des décrets pour qu’elle puisse être mise en œuvre », expliquait de son côté le député Renaissance Mathieu Lefèvre, ce dimanche matin sur BFMTV. Et d’ajouter : « La provocation ce serait surtout de ne rien faire et de dire “on va attendre la manifestation pour publier les décrets.” »

Quelque 250 actions sont prévues ce mardi 6 juin à travers la France à l’appel de l’intersyndicale. Elles devraient réunir 400 000 à 600 000 personnes, dont 40 000 à 70 000 dans la capitale, selon les autorités.

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