Réforme des institutions: Emmanuel Macron crispe une nouvelle fois les maires de France
Des discussions qui risquent bien de tourner court. L'Élysée reçoit ce lundi les associations d'élus locaux ce lundi pour discuter de la réforme des institutions. Mais ces échanges auront lieu sans l'Association des maires de France, la plus importante.
En cause, l'absence de David Lisnard, le maire (LR) de Cannes qui a été élu à la tête de l'AMF en novembre 2021 pour succéder à François Baroin. L'élu des Alpes-Maritimes ne peut pas se rendre à Paris pour cause de rendez-vous calé très en amont dans sa commune.
"Une décision anormale"
L'organe qui représente les 36.000 maires de France a donc proposé de se faire représenter par d'autres membres de son bureau. L'AMF aurait ainsi pu envoyer le socialiste André Laignel, le numéro 2 de l'association et farouche opposant à Emmanuel Macron.
Mais l'exécutif, à l'initiative de cette rencontre, a opposé un fin de non-recevoir, refusant "toute représentation de l'Association par un autre membre que son président".
De quoi y voir pour l'AMF "une décision anormale qui écarte l'association de ce stade de la discussion".
Une absence au dernier Congrès des maires qui ne passe pas
Ce n'est pas la première fois que le torchon brûle entre les maires de France et Emmanuel Macron. Le chef de l'État avait fait le choix de ne pas s'exprimer en novembre devant le Congrès des maires et, en lieu et place, de déambuler au Salon des maires qui accueille des exposants professionnels.
Le locataire de l'Élysée avait pourtant promis en 2017 de venir "chaque année rendre compte de ses engagements".
Avant de sécher le rendez-vous l'année suivante et de le remplacer par une réception. Le geste avait à l'époque fortement déplu aux élus locaux, tendant encore un peu plus une relation déjà compliquée. Depuis, l'atmosphère s'est apaisée, après leur très forte sollicitation par le gouvernement pendant la crise des gilets jaunes puis pendant le Covid-19.
Deux griefs continuent cependant d'assombrir la relation entre le président et les maires: un exécutif jugé trop centralisateur - malgré la nomination de plusieurs figures locales au gouvernement comme Christophe Béchu, ancien maire d'Angers et Caroline Cayeux, ex-édile de Beauvais, qui a depuis dû quitter le gouvernement après des problèmes de déclaration de patrimoine - et une remise à plat de la fiscalité locale.