La réforme du brevet des collèges ne sera finalement pas adoptée cette année
Les textes officiels de la réforme du « choc des savoirs » n’ayant pas été publiés à temps, il faudra attendre un an de plus pour que les idées de Gabriel Attal voient le jour.
ÉDUCATION - Une année scolaire en sursis. Alors que le gouvernement avait annoncé une réforme du brevet des collèges pour la rentrée scolaire 2024-2025, cette dernière ne verra finalement pas le jour cette année, a indiqué ce lundi 16 septembre le ministère de l’Éducation national, principal fautif dans cette affaire.
En effet, « il aurait fallu que l’arrêté soit signé avant la rentrée scolaire » pour que les modifications du brevet des collèges soient appliquées dès cette année, a reconnu le ministère, un peu moins d’un an après les annonces de Gabriel Attal sur sa fameuse réforme du « choc des savoirs ».
Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, avait annoncé en décembre 2023 sa volonté de réformer le brevet afin de renforcer son « exigence ». L’objectif était alors d’accroître le poids des épreuves terminales, amenées à représenter 60 % (au lieu de 50 % actuellement) du verdict final.
Toutes les disciplines de troisième devaient ainsi être prises en compte pour les 40 % de contrôle continu, sous forme d’une « moyenne des moyennes ». Un système un peu différent du dispositif actuel où, outre les épreuves, l’obtention du brevet est liée à la maîtrise d’un « socle commun » de connaissances et compétences, acquises en 5e, 4e et 3e.
La réforme devait également permettre de conditionner « l’accès direct au lycée » à l’obtention du brevet, les élèves recalés devant passer par une classe « prépa-seconde ». Les textes officiels n’ayant pas été publiés à temps, ce changement interviendra pour les élèves de 3e dès la session de juin 2026, au lieu de celle de juin 2025.
Coup dur pour Gabriel Attal
Sur le brevet obligatoire pour le passage en seconde, point le plus controversé, le décret est « gelé à ce stade » et « le prochain gouvernement décidera ce qu’il en est », avait déclaré la ministre de l’Éducation démissionnaire Nicole Belloubet dès sa conférence de presse de rentrée fin août.
Au sujet des modalités d’évaluation du brevet, Nicole Belloubet avait assuré que les textes avaient « dû être reportés » en raison du contexte politique, mais dès la fin des « affaires courantes », elle avait envisagé « pouvoir en assurer la publication pour qu’ils puissent entrer en vigueur pour le brevet 2025 ».
Un objectif finalement impossible à tenir, car « le prochain Conseil supérieur de l’éducation (CSE) ayant lieu le 10 octobre prochain, il n’y aura pas de modifications du brevet 2025 », a ainsi confirmé à l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées.
Une nouvelle qui a donc été accueillie avec un certain enthousiasme ce lundi. Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, s’est félicitée de cet abandon en déclarant que « nous disions à Nicole Belloubet qu’il fallait retirer ce projet sur le brevet car l’année scolaire avait déjà démarré pour les élèves de 3e ».
Plus globalement les syndicats se félicitent du détricotage des annonces de Gabriel Attal en tant que ministre de l’Éducation. « Après les groupes de niveaux, les programmes, mais aussi le très relatif succès de l’expérimentation de l’uniforme, c’est une nouvelle fois une mesure que Gabriel Attal a porté seul contre une très large partie de la communauté éducative qui ne s’applique pas », a ajouté Mme Vénétitay, évoquant « des mesures qui ont servi à parler à l’opinion publique ». Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE-Unsa, « l’abandon de la réforme du brevet pour 2025 est un recul supplémentaire d’une des mesures ’choc des savoirs’ ».
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