Les Grecs ont dit «oxi»

Un homme tient une pancarte avec écrit OXI («non») sur la place Syntagma à Athènes, le 5 dimanche.

Dimanche, la Grèce a dit «non» («oxi») à plus de 60 % aux propositions de ses créanciers. Une victoire pour Tsípras qui plonge l’Union européenne dans l’inconnu.

Trois lettres qui claquent : «oxi» - le «non» - l’emporte. Il gagnerait même nettement, avec plus de 60 % des suffrages après dépouillement des trois quarts des bulletins. Ce référendum historique s’est tenu dimanche à l’issue d’une campagne très tendue. Depuis l’annonce du scrutin il y a à peine une semaine, les opposants au Premier ministre, Aléxis Tsípras, comme la plupart des leaders européens, s’étaient en effet lancés dans une campagne acharnée pour menacer les Grecs du pire, en cas de réponse négative. Jamais lors d’un scrutin organisé dans un pays européen les interventions extérieures n’auront été aussi flagrantes.

Menaces orales

Les Grecs sont certes habitués aux ultimatums non négociables depuis le début de la crise de la dette en 2010, mais même à leur niveau d’électrochocs répétés, une telle pression est sans précédent. Menaces orales et asphyxie des liquidités ont créé un climat de psychose d’autant plus fort que le référendum s’est déroulé avec des banques fermées et un contrôle des capitaux. La victoire du non est donc significative et les leaders européens qui ont tenté d’imposer leur propre question (non pas l’acceptation ou non des réformes des créanciers mais un choix pour ou contre l’Europe) devront tirer les enseignements de ce scrutin.

Tout d’abord, malgré l’urgence et les défis supposés pour organiser ce référendum en cinq jours ouvrables, le gouvernement grec a réussi son pari : dans un pays facilement considéré comme bordélique (par les Grecs eux-mêmes d’ailleurs), le vote s’est déroulé dans le calme, sans incident, ni faux pas. Ensuite, la propagande de la peur et les déclarations maladroites jouent toujours contre ceux qui en abusent.

«Dans quel pays peut-on accepter sans broncher de voir Martin Schulz [le président du Parlement européen, ndlr] venir nous expliquer deux jours avant (...)

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