Réensauvagement : voici les zones en Europe où il faudrait faire revenir la faune sauvage
La manière de gérer le réensauvagement a beaucoup été discutée. Mais la question du "où" a reçu moins d’attention. Pour y remédier, des chercheurs ont formulé dans une étude récente des critères pour cartographier les zones propices au réensauvagement et guider les efforts d’acquisition et de gestion des terres.
La biodiversité est en chute libre. De nombreux animaux et plantes disparaissent à un rythme effréné : depuis 200 ans, les extinctions d’espèces sont 10 à 1000 fois plus rapides que le rythme naturel, alerte l’OFB. Alors que l’Europe s’efforce d’atteindre les objectifs de zones protégées d’ici 2030, le réensauvagement semble être une stratégie prometteuse : en rétablissant les interactions trophiques (ensemble des interactions d’ordre alimentaire entre les êtres vivants d’un écosystème) et en favorisant l’auto-régulation des écosystèmes, il contribue à lutter contre la perte de biodiversité.
Jusque-là, il n'existait pas de critères clairs pour identifier les zones de réensauvagement, posant le risque que les ressources limitées disponibles pour la conservation soient mal affectées. Pour y remédier, des chercheurs ont formulé dans une étude récente des critères pour cartographier les zones propices au réensauvagement dans toute l’Europe.
Intervenir ou laisser la nature se réensauvager ?
Les chercheurs distinguent deux types de réensauvagement, actif et passif.
Le réensauvagement actif est marqué par la réintroduction humaine des groupes trophiques absents et essentiels à la régénération des interactions trophiques descendantes.
Généralement moins conflictuel, le réensauvagement passif est axé sur la gestion de la nature sauvage existante : il se concentre sur les interventions de gestion qui favorisent les dynamiques naturelles, ainsi que la recolonisation naturelle des grands carnivores et herbivores. Il nécessite la présence d'au moins un herbivore clé ou d'un carnivore/omnivore.
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Un quart de l’Europe se prête au réensauvagement
Résultat : un quart de l’Europe, soit environ 117 millions d’hectares, serait compatible avec ces critères de réensauvagement. 76% de ces territoires se trouve en Scandinavie, en Ecosse et dans la péninsule ibérique. Ces territoires se prêteraient[...]