«Pour le réconfort», terres délétères

Suspens . Adaptation lointaine de «la Cerisaie» de Tchekhov, le premier long métrage de Vincent Macaigne se déploie sur fond de lutte des classes contemporaine.

Alors, ils gueulent ? Eh bien non, pas tant que ça. Les habitués des mises en scène théâtrales hystérisées et cathartiques du comédien Vincent Macaigne, qui déploient leur pyrotechnie autodestructrice à grands renforts de fumigènes, chutes d’eau, hurlements et débauche de basse à rendre sourd, en seront pour leurs préjugés. Même s’il leur arrive de le faire, et de se balancer des horreurs, les personnages de son premier long métrage, Pour le réconfort, présenté ici à l’Acid lors d’une séance unique, se déploient plutôt dans un calme relatif qui en paraît presque assourdi, délicat comme l’image au caméscope qui les emprisonne et les colle au plus près.

Hanté par l’interrogation posée par le titre de son précédent moyen métrage, Ce qu’il restera de nous, ce film-ci est une très libre adaptation de la Cerisaie de Tchekhov, dont l’influence apparaît d’autant plus clairement que le film exhibe ses coutures, et saisit à dessein des personnages en train de jouer un rôle. C’est cela qui en fait la grâce, ce point de suspens entre théâtre et cinéma, Russie du XIXe et France du XXIe.

«Débile». Pas de cerisiers ici, mais des peupliers et des feuillus de la campagne orléanaise, dans le vaste «domaine» de Pascal (Pascal Rénéric) et Pauline (Pauline Lorillard), deux héritiers frère et sœur ayant passé respectivement cinq ans au Mexique et quelques mois à New York, «dans l’ivresse que peut avoir l’exil pour les bien nés». Ils y ont bu et dansé leur héritage, les traites n’ont pas été payées, le domaine va être saisi. Le Lopakhine qui va s’en emparer est un ami d’enfance, Emmanuel (Emmanuel Matte), entrepreneur en maisons de retraite : il compte raser la demeure et les bois, et construire à la place un ensemble de petits pavillons, «village de vieillards en briques biologiques». Dévoré par un ressentiment qui semble attisé (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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