Rébellion avortée de Wagner: qu'a obtenu Evguéni Prigojine lors de sa mutinerie?

La Russie a tremblé pendant quelques heures. Au terme d'une journée de rébellion armée au cours de laquelle il a tenté de marcher en direction de Moscou, Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire Wagner, a finalement annoncé en fin de journée que ses hommes "rentraient" dans leurs camps pour éviter un bain de sang avec les forces de sécurité.

Au terme de cette journée qui fera date, l'heure est au bilan. Qu'a obtenu Evguéni Prigojine de cet "accord" passé avec Moscou, réalisé avec l'intermédiaire du président Biélorusse Alexandre Loukachenko? Comme l'avance ce dimanche matin Patrick Sauce, éditorialiste politique étrangère sur BFMTV, selon les renseignements américains, "dans le deal, il y aurait la tête de Choïgou et Guerassimov, ce que voulait Prigojine."

Depuis de longues semaines, l'homme fort de Wagner est en conflit ouvert avec le ministre russe de la Défense et le chef d'État-major général des armées, qu'il invective fréquemment via ses réseaux sociaux. Alors que ses troupes tentaient de prendre Bakhmout, il avait directement accusé Choïgou de priver les hommes de Wagner de munitions.

Quel avenir pour Wagner?

En plus de la tête des deux responsables militaires, il est également probable que Prigojine a obtenu des garanties quant à sa sécurité et celle de ses hommes.

Dans la soirée, le Kremlin a annoncé que la justice du pays ne poursuivrait pas pénalement le chef du groupe Wagner et les combattants qui l'ont suivi. "Il part en Biélorussie, il a obtenu des garanties pour sa sécurité et celle des mercenaires" avance le général Jérôme Pellistrandi, consultant défense de BFMTV.

Quant à la poursuite des activités de Wagner, la question reste en suspens.

"Est-ce qu'il va conserver une ligne de front en Ukraine? Est-ce qu'il va retourner en Afrique où ses activités sont lucratives et servent Moscou? Le gagnant d’hier, sur le plan matériel, c’est Prigojine, qui a imposé son point de vue à Poutine", ajoute-t-il.

Comme l'a annoncé le porte-parole de Kremlin lors d'une prise de parole samedi, les mercenaires de Wagner seront bien amnistiés "compte tenu de leurs mérites au front" ukrainien. "Certains d'entre eux, s'ils le souhaitent, signeront des contrats avec le ministère de la Défense", a-t-il même affirmé, sans donner plus de détails.

Article original publié sur BFMTV.com