Comment une résistance s'organise face aux arrestations de clandestins réclamées par Donald Trump

L'arrivée au pouvoir de Donald Trump a fait naître aux États-Unis des craintes profondes d'expulsions massives de communautés entrées illégalement dans le pays. Pour compliquer le travail des agents procédant aux arrestations, les internautes mettent au point des combines.

"Souvenez-vous, il n'est pas illégal de crier 'la migra!' quand vous voyez un agent de l'immigration". Depuis le début de la semaine, sur les réseaux sociaux américains, ce genre de conseils se multiplient. Et ce n'est pas un hasard. Avec le retour de Donald Trump au pouvoir, la crainte d'une main très ferme sur l'immigration pèse aux États-Unis.

Les services de presse du président américain ont d'ailleurs annoncé ce vendredi 24 janvier l'arrestation et l'expulsion de "centaines de migrants criminels illégaux".

"Promesses faites, promesses tenues", a commenté Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche.

Mais pour une partie de la population américaine, souvent plus proche du camp démocrate, cette situation appelle à une forme de résistance. Dans des vidéos ou messages partagés plusieurs dizaines ou centaines de milliers de fois, des méthodes sont listées pour ralentir ou empêcher le travail des agents de l'immigration (ICE).

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Le conseil le plus partagé, au point de devenir une tendance: crier "la migra", soit l'immigration en espagnol, pour avertir les personnes aux alentours que les officiers sont en intervention dans les parages.

L'objectif est de permettre aux personnes hispanophones d'échapper aux contrôles et à une potentielle arrestation suivie d'une expulsion. L'outil "Google Trends" permet de lire une nette explosion des recherches liées à ce terme depuis le 19 janvier dernier, la veille de l'investiture.

"Ceci est un rappel qu'il n'est pas vraiment illégal de crier 'la migra' aussi fort que possible pour avertir les autres en voyant des agents (...) Faites ce que vous voulez avec cette info", explique par exemple une vidéaste dans une vidéo "aimée" et partagée près d'un million de fois.

D'autres vidéos, les citoyens américains s'encouragent à prendre la fuite lorsqu'ils aperçoivent ces agents, dans le but de leur faire perdre du temps. "Je vais fuir pour distraire l'ICE et permettre aux autres de s'échapper, alors que je sais très bien que je suis un citoyen américain",

"Si je me fais arrêter, peuvent-ils me poursuivre pour leur avoir fait 'perdre du temps'", s'interroge d'ailleurs un autre utilisateur, cette fois sur le réseau social Reddit. Sans trouver de réponse extrêmement claire.

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Utah, Arizona, Illinois... D'autres essaient de documenter les lieux où se déplacent les officiers fédéraux et tiennent des registres, à l'image de la créatrice "Jaxxchismetalk", dans plusieurs vidéos aux millions de vues.

Enfin, dans un format plus formel, des conseils plus vastes sont partagés en masse: toujours avoir ses documents personnels avec soit pour éviter une "déportation par erreur" des personnes racisées, refuser d'ouvrir la porte aux agents, demander un avocat... Des contenus notamment partagés par des spécialistes du droit.

À noter que ces vidéos ou publications sont bien souvent commentées avec virulence par des personnes condamnant ces actions. Certaines affichent leur soutien aux politiques de Donald Trump en matière d'immigration... y compris des agents de l'ICE eux-mêmes.

Article original publié sur BFMTV.com