Ils ont quitté leur travail en plein Covid, beaucoup le regrettent déjà

Une enquête a été menée dans plusieurs pays occidentaux: la France est le pays où les employés qui sont partis affirment avoir démissionné trop vite.

PANDÉMIE - Les champions de la nostalgie. Une étude révèle que deux tiers des Français (63 %) ayant quitté leur travail pendant la pandémie de Covid-19 affirment avoir démissionné trop rapidement. Alors que l’enquête a été menée en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Mexique, c’est en France que ce chiffre est le plus élevé.

Selon Morning Consult, qui a récolté les données en décembre 2021 et janvier 2022 en France pour le compte d’Ultimate Kronos Group (UKG), les Français ayant quitté leur travail pendant la pandémie ont jugé cette prise de décision ardue (13 % seulement la disent “très facile”), à la différence de leurs homologues européens.

Ceux qui ont quitté leur emploi étaient peu enthousiastes à démissionner (seulement 16% “très enthousiastes”), et sont généralement moins satisfaits (24% “extrêmement satisfaits”) de leur décision aujourd’hui que dans les autres pays sondés.

Parmi les Français ayant démissionné depuis le début de la pandémie, près de la moitié (49%) ont également décidé de démissionner une deuxième fois, de leur nouveau poste, durant cette période, soit plus de deux fois le taux des autres pays européens interrogés. Seuls seul un tiers d’entre eux ont retrouvé un nouveau poste.

Pourquoi les Français ont démissionné

Chez les chefs, même sentiment de regret: près de trois quarts (74%) des managers français réembaucheraient leurs employés qui sont partis pendant la pandémie. Cela dit, seul un sur cinq les réembaucherait tous.

C’est tout de même en France que le taux de “boomerangs” est le plus faible: les managers y sont les moins enclins à envisager le ré-embauchage d’ex-employés. Les employés français sont plutôt prêts à revenir si c’était possible (65 %).

Selon cette étude, la France est le seul pays où les frustrations causées par le management sont en tête de liste des raisons des départs. Le manque de valorisation est la première justification invoquée par les Français qui quittent leur emploi.

Ils ne sont que 46% en Allemagne, 39% au Royaume-Uni et 34% aux Pays-Bas à regretter leur choix de mobilité professionnelle. Seuls 24% des Français estiment être pleinement satisfaits, soit le taux le plus bas des pays étudiés.

Cette enquête a été menée auprès de deux groupes distincts: 1 950 employés qui ont volontairement démissionné ou changé d’emploi au moins une fois depuis le début de la pandémie en mars 2020 (à l’exclusion de ceux qui ont démissionné pour cause de discrimination), et 1 850 managers qui occupent leur poste depuis au moins six mois et dont au moins un employé de leur équipe a démissionné pendant la pandémie.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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