Ils ont tout quitté pour devenir boulangers
D'abord grimper. Suivre la petite route qui longe le Jabron, le cours d'eau qui a donné son nom à cette vallée des Alpes-de-Haute-Provence, près de Sisteron. Les falaises chauves se découpent sur le ciel bleu de cette Provence âpre, chère à Jean Giono. Quel meilleur cadre pour changer de vie? Un dernier virage au-dessus des lavandins et la voici qui surgit : bienvenue à l'École internationale de boulangerie, une modeste maison en bois clair posée sur le grand champ d'herbe d'un hameau isolé du village de Noyers-sur-Jabron.
Une salle de classe, un laboratoire et un grand four dessinent la mini-école aux formations express. À la clé, une grande promesse : apprendre à travailler le levain naturel pour devenir boulanger bio. Mieux : en vivre bien.
À 46 ans, Thomas Teffri-Chambelland est l'une des figures françaises de la néoboulangerie
L'homme qui a fait germer ce petit miracle en plein champ s'appelle Thomas Teffri-Chambelland. À 46 ans, il est l'une des figures françaises de la néoboulangerie, qui entend transmettre un savoir-faire redonnant ses lettres de noblesse au pain en laissant fermenter en douceur un produit de haute qualité, forcément bio, à mille lieues du cliché d'un boulanger forçat, cuisant fissa la nuit des fournées aux farines industrielles et aux levures chimiques. Le refrain du retour à la qualité est désormais bien connu. Mais l'affluence dans cette école unique en France, elle, est plus récente.
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