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Quinze migrants arrêtés pour meurtre en Italie, de nouveaux noyés

GENEVE/PALERME (Reuters) - La police italienne a arrêté jeudi quinze migrants africains soupçonnés d'avoir jeté à la mer une douzaine de leurs compagnons d'infortune de confession chrétienne alors qu'une quarantaine d'autres clandestins seraient morts noyés après le naufrage de leur bateau pendant la traversée de la Méditerranée. La police de Palerme a précisé que les suspects étaient de nationalité ivoirienne, malienne et sénégalaise. Ils ont été accusés par une dizaine d'autres rescapés arrivés mercredi dans la ville sicilienne d'avoir jeté par-dessus bord douze chrétiens originaires du Nigeria et du Ghana. Les 15 hommes sont poursuivis pour meurtre motivé par la haine religieuse. "L'origine de leur conflit était lié à la religion", a précisé la police. Des survivants d'un autre naufrage, arrivés dans le port de Trapani, ont raconté de leur côté que 41 personnes étaient mortes noyées en tentant d'atteindre l'Italie par bateau à partir de la Libye. Ces quatre survivants ont dit qu'ils venaient d'Afrique sub-saharienne et avaient quitté samedi la ville de Tripoli en Libye, a indiqué l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ils ont raconté avoir dérivé pendant quatre jours avant que leur embarcation ne fasse naufrage. Selon l'OIM, les quatre ont été repérés par un hélicoptère et ont ensuite été sauvés par un navire militaire. Lundi soir, environ 400 migrants auraient péri dans le naufrage de leur embarcation à 120 km environ de l'île italienne de Lampedusa. Cette catastrophe porte le bilan des migrants noyés en tentant de franchir la Méditerranée à plus de 900 depuis le début de l'année, alors que le chaos qui règne en Libye favorise l'activité des passeurs clandestins. (Stephanie Nebehay à Genève et Wladimiro Pantaleone en Sicile; Danielle Rouquié et Tangi Salaün pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)