Le “quiet quitting” ou le ras-le-bol de ceux qui décident de faire le minimum au travail

La tendance se propage aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais aussi désormais en Australie. Le manque de sens au travail, renforcé par la pandémie, a mené certains à une conviction qu’ils partagent, notamment sur TikTok, sous la forme d’un message : “Votre job n’est pas toute votre vie !” Les quiet quitters évitent tout effort non indispensable, “quittent le bureau à l’heure et mettent Slack en mute” avant de le poster sur les réseaux sociaux, rapporte The Guardian. Ces salariés rejettent l’idée selon laquelle le travail devrait prendre le dessus sur tout le reste et qu’il faudrait toujours se surpasser dans ses tâches.

Au Royaume-Uni, une autre forme de “grande démission”

Selon Maria Kordowicz, professeure adjointe de comportement des organisations à l’université de Nottingam, le phénomène est lié à l’insatisfaction croissante ressentie au travail. Le rapport annuel sur l’état global du monde professionnel de 2022 réalisé par l’agence de conseil américaine Gallup le confirme : “Seulement 9 % des travailleurs au Royaume-Uni étaient engagés ou enthousiastes à propos de leur travail, ce qui place le pays à la 33e place sur 38 pays européens”, précise The Guardian.

“Quitter mentalement son travail, être épuisé par le volume des tâches à effectuer et ne pas parvenir à équilibrer vie privée et vie professionnelle : nous sommes nombreux à avoir été affectés par ce genre de choses pendant la pandémie,” souligne Maria Kordowicz, qui fait le lien avec le quiet quitting. Selon elle, ce phénomène fait écho à la “grande démission” qui touche le pays. Le quiet quitting pourrait être en fait une autre façon de quitter son travail.

Une remise en question qui nous vient de Chine

L’idée n’est pas tout à fait nouvelle. En avril 2021, en Chine, une tendance était déjà devenue virale sur TikTok : le tangping – l’expression signifie littéralement “rester allongé”. C’est désormais un hashtag censuré dans le pays, rapporte le quotidien britannique. Les revendications de la nouvelle génération de travailleurs ont d’ailleurs été vivement critiquées par les autorités. Le président Xi Jinping a même envoyé un “avertissement explicite” à la jeunesse chinoise, rapporte le New York Post. Il s’est exprimé dans les colonnes d’un journal lié au Parti communiste chinois en octobre dernier : “Une existence heureuse est accomplie grâce à l’effort et la prospérité commune dépend du travail acharné et de la sagesse.”

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