Le mouvement #MeToo continue, en France comme ailleurs. Yassine Belattar, humoriste et animateur de radio et de télévision, est ciblé par plusieurs accusations de menaces et de harcèlement. L’homme fait partie des proches d’Emmanuel Macron, pour qui il fait office de “conseiller banlieues”. Il a été mis en examen pour “menaces de mort” et “harcèlement moral”.

Depuis quelques semaines, le nom de Yassine Belattar est sur toutes les lèvres dans le monde des médias. Mais pas pour des raisons positives. Cet homme de 36 ans, humoriste mais aussi animateur à la radio et à la télévision, est la cible de plusieurs accusations provenant de ses anciens collègues : ces derniers ont déposé plainte pour menaces et harcèlement. Il a été mis en examen pour “menaces de mort” et “harcèlement moral” dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte fin janvier. Parmi ceux qui l’accusent : le comédien Bruno Gaccio, qui dénonce des menaces de mort.

Yassine Belattar, un parcours impressionnant

L’humoriste n’a que 10 ans lorsqu’il fait ses premiers pas derrière un micro, à l’antenne de la radio pirate des Yvelines, Strange FM, désormais connue sous le nom d’Yvelines Radio. Très vite, Yassine Belattar a remporté un franc succès : en 2003, il anime des chroniques matinales pour Générations 88.2, puis rejoint l’émission de Pascale Clark En aparté, sur Virgin 17. En 2010, il est recruté par Radio France et anime la matinale du Mouv, et travaille également avec les équipes des Guignols de l’Info.

Très vite, l’humoriste et animateur s’engagera en politique, mais ses prises de position sont nombreuses à faire polémique : certains l’accusent de faire preuve de complaisance avec l’islamisme. “Une campagne de calomnie”, selon le principal intéressé. Soutien de Ségolène Royal, de François Hollande et plus récemment d’Emmanuel Macron, il est désormais l’un des conseillers du chef de l’Etat. Le président de la République l’a nommé, en mars 2018, membre de l’instance du Conseil présidentiel des villes, animé par Anne de Bayser, secrétaire générale adjointe de l’Elysée, et qui vise à prendre des mesures pour les quartiers difficiles.

De lourdes accusations

Le 24 janvier 2019, Bruno Gaccio, ancien chef de file des Guignols de l’Info, décide de porter plainte contre Yassine Belattar. Il enregistre deux plaintes : menaces de mort et diffamation. Le comédien dénonce dans les colonnes de Marianne des insultes échangées sur les réseaux sociaux, puis par téléphone : “Il s’est mis à hurler, a promis de venir me tuer, ainsi que ma femme et mes gosses, avant d’ajouter : ‘Je vais enculer ta pute de mère à Saint-Étienne.‘ J’accepte les insultes, les noms d’oiseau, mais là, un seuil insupportable a été franchi.“

Bruno Gaccio n’est pas le seul à avoir porté plainte, puisque Yassine Belattar est également accusé de harcèlement moral au travail par Jessie Claire, une animatrice avec qui il a collaboré par le passé. Elle a reçu le soutien de l’animatrice Emilie Mazoyer, qui a affirmé à Médiapart : “Il ne m’a jamais mis un coup de poing, jamais touchée, mais la violence était là quand même. Quelques jours après le début de l’émission, il me dit : ‘Il n’y a personne ici. Si je te casse la gueule, personne ne le saura.‘“

Ce jeudi 28 mars, le parquet de Paris a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire contre l’humoriste Yassine Belattar, pour “menaces de mort matérialisées par un écrit ou une image“, “menaces de crimes réitérées“, “envois réitérés de messages malveillants” et “harcèlement moral“. A noter que le principal intéressé reconnaît et assume certains des faits qui lui sont reprochés : “Que je menace des gens, c’est un fait“, a-t-il déclaré à Médiapart avant de nuancer ses propos : “Il y a plein de gens qui en menacent d’autres. Mais moi, je ne suis jamais passé à l’acte.“

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