Qui est Vivek Ramaswamy, le binôme milliardaire d'Elon Musk nommé par Donald Trump au ministère de l’efficacité gouvernementale

Complotiste revendiqué, Vivek Ramaswamy a notamment eu des prises de position douteuses sur l'assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.

Vivek Ramaswamy est à la tête d'une fortune estimée à 1 milliard de dollars. (Photo TIMOTHY A. CLARY / AFP)
Vivek Ramaswamy est à la tête d'une fortune estimée à 1 milliard de dollars. (Photo TIMOTHY A. CLARY / AFP)

Les contours de la future administration de Donald Trump, qui entrera en fonction en janvier 2025, se précisent. L'annonce de l'entrée d'Elon Musk au sein du gouvernement Trump à la tête d’un ministère de "l’efficacité gouvernementale" a fait beaucoup de bruit.

Mais le patron de Tesla ne sera pas seul à ce poste : il sera accompagné de Vivek Ramaswamy, beaucoup moins connu du grand public mais au profil tout aussi détonant. Âgé de 39 ans, ce végétarien, fan de piano, était l'un des candidats à la primaire républicaine, avant de renoncer et de soutenir la candidature de Donald Trump.

Né dans l’Ohio en 1985 de parents immigrés indiens avec un père ingénieur et avocat en brevets et une mère psychiatre, Vivek Ramaswamy a fait fortune dans les biotechnologies. Un "self-made-man" auquel Forbes consacrait un portrait en mars dernier, alors que sa fortune venait symboliquement de dépasser le milliard de dollars. Il formera donc un duo de milliardaires avec Elon Musk et ses 300 milliards de dollars.

Avant sa réussite dans les biotechnologies, il fait ses études supérieures à Harvard, où il fait du tennis, en étant classé au niveau universitaire et tape même la balle avec André Agassi, vainqueur de 8 grands chelems. Il s'essaie aussi au rap sous le surnom de "Da Vek" avec des textes libertariens. Fan d’Eminem, il a même repris le micro durant la campagne, à l'été 2023.

Mais Vivek Ramaswamy est davantage connu outre-Atlantique pour ses prises de position très conservatrices que pour ses talents de rapeur ou raquette en main. Durant la primaire républicaine qui l'opposait à Donald Trump, il disait vouloir "pousser son programme encore plus loin", supprimer 75 % des postes de fonctionnaires, ou encore repousser à 25 ans l'âge minimum pour voter.

Dans ses différents spots de campagne, il qualifie le "covidisme, le climatisme et l’idéologie de genre" de "nouvelles religions séculaires", affirme que "le changement climatique est un canular" et soutien ouvertement les énergies fossiles. Son idée mise en avant durant la campagne pour relancer l'économie américaine : "Brûler du charbon, sans état d’âme".

Sur CNN, il estime que l'assaut du capitole par des partisans de Trump le 6 janvier 2021 était un coup monté. "Si vous m'aviez dit il y a trois ans... d'une manière ou d'une autre que le 6 janvier était un coup monté de l'intérieur, l'objet d'un piège gouvernemental, je vous aurais dit que c'était des propos insensés, des théories du complot marginales (...) Je peux vous dire maintenant, après avoir approfondi la question, que ce n’est pas le cas".

Il a également repris à son compte la théorie du "grand remplacement", qui séduit aussi l'extrême droite en France, affirmant que cette théorie "n’est pas une théorie de conspiration de grande envergure de la droite, mais une déclaration fondamentale du programme du Parti démocrate", rapportait la BBC fin 2023.

"Les commandements de la gauche : race, genre, sexualité, climat. Nous ne pouvons pas nous contenter de nous opposer à leur vision. Nous devons proposer la nôtre : Dieu. Nation. Famille. Individu", écrivait-il sur X en août 2023, donnant une idée assez claire de ses idées conservatrices.

Mais surtout, Vivek Ramaswamy a pour combat principal la lutte contre le prétendu wokisme, sujet auquel il a même consacré un livre, Woke Inc., en 2021. Pour lui, son pays est "au beau milieu d’une crise identitaire", estime-t-il, accusant les élites du pays de propager un "cancer culturel", notamment sur les questions LGBT+.

Sa nomination a été annoncée par un communiqué enjoué de Donald Trump. "J'ai hâte qu'Elon et Vivek fassent des changements dans la bureaucratie fédérale, avec une vision en matière d'efficacité et, en même temps, pour améliorer la vie des tous les Américains", a vanté Donald Trump.

"Il est important que nous apurions le gâchis et la fraude de masse dans les dépenses gouvernementales de 6.500 milliards de dollars. Ils vont travailler ensemble pour libérer notre économie et rendre le gouvernement des Etats-Unis responsable devant 'NOUS LE PEUPLE'", a encore proclamé Donald Trump.

Il laisse au duo de milliardaires Musk - Ramaswamy jusqu'au 4 juillet 2026 pour que la première puissance mondiale se dote d'un "plus petit gouvernement" qui serait "un cadeau parfait à l'Amérique pour le 250e anniversaire de la Déclaration d'Indépendance" du 4 juillet 1776.

Une mission : désosser l’administration américaine, saluée par le très libéral Guillaume Kasbarian, ministre macroniste qui se réjouit sur les réseaux sociaux d’une future collaboration et d’un "partage des meilleures pratiques pour faire face à l’excès de bureaucratie, réduire les lourdeurs administratives et repenser les organisations publiques au bénéfice de l’efficacité des agents publics".

Une mission qui séduit également la présidente LR de la région Ile-de-France, qui salue sur X "un comité de la hache anti-bureaucratique, j’en ai rêvé et Elon Musk va le faire! ".