Qui est Pam Bondi, la nouvelle ministre de la Justice de Donald Trump ?

Après une tornade de critiques, le controversé Matt Goetz a refusé le poste de ministre de la Justice. Au profit d’une nouvelle protégée de Donald Trump : Pam Bondi.

Pam Bondi, 59 ans, a fait partie des avocats ayant défendu Donald Trump à la barre. Elle vient d'être nommée ministre de la Justice par ce dernier (image d'illustration : MANDEL NGAN / AFP)
Pam Bondi, 59 ans, a fait partie des avocats ayant défendu Donald Trump à la barre. Elle vient d'être nommée ministre de la Justice par ce dernier (image d'illustration : MANDEL NGAN / AFP)

Du complotiste Robert F. Kennedy Jr à la Santé à la patronne du catch Linda McMahon à l’Éducation, en passant par le nouveau ministère d’Elon Musk, Donald Trump a déjà choisi un large panel de fidèles pour l’entourer. Parmi eux se trouvait jusqu’ici le controversé Matt Gaetz, pressenti pour être nommé ministre de la Justice par le prochain président des États-Unis.

Un choix décrié au sein même des Républicains, largement moqué par les présentateurs télé américains. Matt Gaetz a renoncé à son poste, alors qu’il fait l’objet d’une enquête pour inconduite sexuelle et consommation illégale de drogue. Sa remplaçante, choisie au pied levé par Donald Trump, vient comme lui de Floride : il s’agit de l’ancienne procureure générale Pam Bondi.

"J’ai l’honneur d’annoncer que l’ex-procureure générale de Floride, Pam Bondi, sera notre prochaine ministre de la justice", a écrit Donald Trump sur son propre réseau social Truth Social, quelques heures après le retrait de Matt Gaetz.

Pam Bondi est une Trumpiste de longue date, forcément. Membre du parti républicain, cette femme de 59 ans a commencé sa carrière en étant propulsée de grande inconnue du barreau à procureure générale de Floride de 2011 à 2019 ; elle est la première femme élue à ce poste. Elle fréquente déjà assidument les plateaux de Fox News, chaîne de télé acquise à la cause de Donald Trump. Au fil des ans, elle s’oppose à "l’Obamacare", la loi de Barack Obama sur le système de santé, et dirige des chants "Lock her up !" (enfermez-la) contre Hillary Clinton en 2016.

Pam Bondi se fait remarquer pour ses propos polémiques après deux fusillades dans son propre État. En 2016, elle clame dans les médias s’opposer au mariage homosexuel dans l’État de Floride alors qu’elle est invitée à commenter la fusillade qui vient de faire 50 morts dans une boite de nuit LGBT à Orlando. Deux ans plus tard, relève The Guardian, après que 17 élèves et membres du personnel ont été abattus par un élève dans un lycée de Floride, elle réclame la peine de mort pour le tireur ainsi que de relever l'âge minimum pour acheter une arme de 18 à 21 ans.

Pam Bondi gravite dans l’orbite politique de Donald Trump depuis longtemps. En 2016, à la veille des primaires républicaines en Floride, elle soutient ardemment le magnat de l’immobilier lors d'un rassemblement, au détriment du candidat de son propre État, Marco Rubio. La même année, elle est accusée par l’agence de presse AP d’avoir personnellement demandé à Donald Trump un don de 25 000 dollars pour sa propre campagne de procureure ; or, au même moment, le bureau de Pam Bondi est chargé d’un dossier pour fraude visant la Trump University. Le paiement douteux suscite de vives critiques.

En 2019, elle rejoint les avocats qui défendent le milliardaire dans son procès en destitution au Sénat, et elle défend sa cause à plusieurs reprises sur Fox News. Elle le soutiendra jusque dans ses affaires les plus récentes, comme celle de Stormy Daniels.

Déjà évoquée parmi les candidats à l’administration Trump lors du premier mandat de ce dernier, Pam Bondi préside finalement dès 2024 l'America First Policy Institute, un groupe de réflexion composé d'anciens membres de la présidence trumpiste, pour préparer un potentiel second mandat du républicain. Elle qui rêvait de la Maison Blanche pourrait donc y accéder dans deux mois, comme ministre de la Justice. "Pam va recentrer le ministère de la justice sur son objectif premier, à savoir la lutte contre la criminalité et le rétablissement de la sécurité en Amérique", a assuré le nouveau président américain.